Le métier d'assistant familial

L’assistant familial reçoit à son domicile un ou plusieurs enfants placés dans le cadre de la protection de l’enfance.

Ce métier vous intéresse ? Avant de vous engager dans cette voie, il peut être utile de vous poser quelques bonnes questions.

Devenir assistant familial

Cinq questions à se poser :

  • Mon entourage (conjoint, enfants…) est-il prêt à accepter les implications de ce métier ?
  • Suis-je assez disponible pour m’occuper d’un enfant placé sachant, par exemple, que la profession d’assistant familial entraîne de fréquents déplacements ?
  • Suis-je prêt(e) à faire face à des situations imprévues ?
  • Suis-je capable de me remettre en question, d’accepter d’autres avis que le mien, car on n’élève pas un enfant « confié » comme ses propres enfants ?
  • Suis-je disposé(e) à accueillir un enfant pour l’aider à grandir, tout en sachant que l’intérêt de cet enfant est de retourner un jour dans sa famille ?

Un agrément à obtenir


Vous avez répondu « oui » aux cinq questions ci-dessus ?

Si vous souhaitez vous renseigner davantage sur le métier, vous devez contacter le service départemental de PMI, Protection maternelle et infantile.

Vous serez alors convié(e) à une réunion d’information où différents professionnels de l'accueil familial vous présenteront le métier d'assistant familal.

Vous pourrez ensuite retirer un dossier de candidature.

À l’issue du dépôt de ce dossier, le Département de la Loire dispose d’un délai de quatre mois pour accorder ou non l’agrément, en fonction de plusieurs critères établis par la loi du 27 juin 2005.

L’attribution de l’agrément repose à la fois sur des critères matériels (capacité d’accueil du logement, absence d’élément de danger pour l’enfant…), mais aussi sur une enquête sociale et psychologique menée par les services sociaux du Département.
Une fois agréé, l’assistant familial recherche un employeur : il peut postuler auprès du Département de la Loire, mais aussi auprès d’autres conseils départementaux ou services spécialisés.

Un métier qui engage toute la famille

Si, au sein d’une famille d’accueil, une seule personne est assistant(e) familial(e), la fonction d’accueillir un enfant engage bien évidemment tous les membres de la famille d’accueil au quotidien, enfants comme adultes.

L’arrivée d’un enfant va en effet provoquer, dans la famille entière et dans les relations entre les membres de celle-ci, des bouleversements, des réaménagements, des réajustements…
En s’engageant dans ce métier, il est capital que l’ensemble des membres de la famille en ait conscience, sachant que personne ne peut prédire à l’avance ce que va provoquer l’accueil d’un enfant.

La discussion avec les membres de votre famille et leur adhésion à ce projet sont indispensables. L’engagement de votre conjoint constitue une condition préalable pour exercer cette fonction.

L’adhésion de vos enfants est beaucoup plus complexe. Il est impossible pour eux d’imaginer les difficultés et la souffrance d’un enfant, et de se projeter dans son accueil.

Être famille d’accueil, c’est concilier vie professionnelle et vie familiale sur un même lieu, celui de l’espace intime et privé. Cela dépasse bien largement le partage de son toit, de sa table.

Les obligations professionnelles de l’assistant familial indiquées dans le contrat d’accueil :


À l’égard de l’enfant :

  • apporter sécurité et affection, veiller au respect des besoins de l’enfant et l’intégrer au sein de la famille.
  • à l’égard de la famille de l’enfant : faire preuve de respect, de tolérance et de non-jugement. Respecter les droits de visites décidés par l’autorité judiciaire ou administrative.
     

À l’égard du service de l’Aide sociale à l’enfance :

  • rencontrer régulièrement le référent de l’enfant et lui rendre compte du quotidien, des difficultés et incidents,
  • se conformer au règlement des autorisations et au devoir de discrétion (secret professionnel).

TÉMOIGNAGES

Catherine, Marie-Jo et Gilles font partie des 480 assistants familiaux salariés du Département de la Loire.

Catherine, 43 ans - agricultrice et assistante familiale

« Avant de devenir assistante familiale, j’avais déjà accueilli bénévolement des enfants pendant les vacances pour le Secours Catholique. Seulement, c’était très court ; j’avais envie de m’investir davantage et d’accompagner un enfant à grandir. Je suis agricultrice et moi-même maman de quatre enfants. Ma petite dernière avait déjà 6 ans et je me suis dit que je pouvais réussir à tout concilier ! J’ai obtenu mon agrément en 2006 et une petite fille est arrivée chez nous en janvier 2007. Elle avait 3 ans. Depuis, tout se passe bien. Franchement, c’est un beau métier, qui nous amène à porter un autre regard sur les enfants, y compris sur les siens. On se rend compte qu’on a de la chance d’avoir une famille unie. »

Marie-Jo, 48 ans - assistante familiale

« Durant 15 ans, j’ai été commerçante en région parisienne puis, nous avons décidé avec mon mari de déménager pour nous installer à la campagne. Nous avons complètement changé de vie mais, lorsque j’étais commerçante, j’ai aidé à plusieurs reprises des jeunes en difficulté que j’ai pris en stage et formés. J’ai toujours eu besoin d’aider les autres ! C’est ce qui m’a donné l’idée de faire ce métier. J’ai obtenu mon agrément en 2005 et nous avons d’abord accueilli une petite fille de 14 mois. Depuis 15 mois, nous accueillons aussi un petit garçon, qui n’avait que 1 mois lorsqu’il est arrivé chez nous. Il pleurait toutes les nuits, refusait de s’alimenter, ça a vraiment été difficile. C’est un métier formidable et valorisant car on a l’impression de faire quelque chose de bien, mais il ne faut pas se laisser déstabiliser et savoir demander de l’aide si besoin. »

Gilles, 48 ans - assistant familial

« J’ai demandé mon agrément il y a cinq ans, suite à plusieurs expériences professionnelles très différentes. Ma femme exerce elle aussi cette profession depuis neuf ans, et nous accueillons aujourd’hui trois enfants, dont une petite fille de 5 ans polyhandicapée. Devenir assistant familial a fait remonter plein de choses en moi, car j’ai moi-même vécu une enfance difficile, connu l’échec scolaire même si je n’ai jamais été en famille d’accueil. Je me sens "en phase" avec ces enfants, et je suis fier aujourd’hui de pouvoir les aider, même si cela réclame un engagement important. Accueillir un enfant handicapé est notamment une mission compliquée, mais nous ne regrettons pas d’avoir dit "oui" ! Le fait d’exercer en couple ? Au début, il a fallu que je "trouve mes marques" à la maison. Aujourd’hui, je m’épanouis complètement dans ce métier. »

La formation obligatoire

En quelques années, le statut des familles d’accueil a considérablement évolué. La loi de 1992 a rendu la formation obligatoire. Celle de 2005 va plus loin encore, en instaurant le diplôme d’Etat, véritable reconnaissance de la profession d’assistant familial. 

Une formation qualifiante

Pour les accompagner dans leur tâche, les assistants familiaux bénéficient d’une formation adaptée. S’appuyant sur la pratique professionnelle, la formation contribue à l’amélioration des connaissances des assistants familiaux (Article L421-15 du Code de l’action sociale et des familles) dans les quatre domaines suivants :

  • Le développement de l’enfant
  • La situation particulière des enfants séparés de leur famille et vivant en famille d’accueil
  • Le métier d’assistant familial et le soutien au quotidien par la famille d’accueil
  • Le travail de coordination avec les différents intervenants de l’équipe éducative


Depuis la loi du 27 juin 2005, la formation est divisée en deux temps :

  • L’assistant familial doit tout d’abord effectuer un stage préparatoire à l’accueil d’enfants, organisé par son employeur, dans les 2 mois qui précèdent l’accueil du premier enfant (la durée du stage est de 60 heures).

Le stage préparatoire permet à l’assistant familial de rencontrer les différents acteurs et institutions avec lesquels il sera amené à travailler : employeur, travailleurs sociaux, service de Protection maternelle et Infantile (PMI), maisons d’enfants, etc.

  • Ensuite, dans un délai de trois ans après le premier contrat de travail, tout assistant familial doit suivre une formation adaptée aux besoins des enfants accueillis de 240 heures.

Cette formation est obligatoire et entièrement prise en charge par l’employeur, excepté pour les assistants familiaux titulaires d’un diplôme d’auxiliaire de puériculture, d’éducateur de jeunes enfants ou spécialisé et d’infirmière puéricultrice.

 

La formation est assurée par un organisme agréé.  

Trois grands domaines sont abordés :

  • l’accueil et l’intégration de l’enfant dans sa famille d’accueil,
  • l’accompagnement éducatif,
  • la communication professionnelle.

Il est demandé à l’assistant familial d’être partie prenante dans l’élaboration et l’évaluation du projet de l’enfant.

Savoirs théoriques, travaux pratiques, etc. Les intervenants ponctuent les sessions de formations, organisées deux à trois fois par mois, sur une amplitude de 18 à 24 mois. À l’issue de ce cursus, l’assistant familial bénéficie ainsi d’un socle de connaissances administratives, juridiques, sociologiques, psychologiques et pédagogiques.

  

Un diplôme d’État

Il peut alors se présenter aux épreuves du diplôme d’État d’assistant familial (DEAF). Il n’est pas obligatoire, mais il est important. Il permet à son titulaire de bénéficier du renouvellement automatique et sans limitation de durée de son agrément (34% des assistants familiaux sont aujourd’hui diplômés).
Il peut également être obtenu par la validation des acquis de l’expérience (VAE).

Les objectifs de la formation

Les objectifs de formation sont centrés notamment, sur l’acquisition des connaissances, l’amélioration des comportements ou des attitudes auprès de l’enfant accueilli. C’est une aide véritable apportée aux stagiaires dans la professionnalisation de leur pratique professionnelle. Les apports théoriques viennent éclairer et questionner la pratique quotidienne. Cette formation est aussi enrichie par l’échange entre pairs, l’accompagnement du formateur et du référent professionnel pour le groupe.

Contact

Département de la Loire - Pôle vie sociale

Service départemental de PMI
2 rue Charles de Gaulle
42022 Saint-Étienne cedex 1

Tél. 04 77 49 34 48

Élu de référence

BRUEL Nicole
MME BRUEL Nicole
Conseillère déléguée en charge de l'Enfance
Accueil et accompagnement social – Protection des personnes vulnérables – Lutte contre l’exclusion – Accueil et accompagnement de la petite enfance – Prévention auprès des jeunes et de leurs familles – Protection de l’enfance (hors Mineurs Non Accompagnés) – Protection maternelle et infantile (PMI), planification familiale et soutien à la parentalité - Politique de la ville (volet cohésion social) auprès de Monsieur Yves Partrat, vice-président.
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