Piste 5 :la transmission par l’écrit, la diffusion par le colportage. Ces récits vont fournir une matière abondante aux éditeurs de la littérature de colportage et vont être diffusés dans les milieux modestes des campagnes. C’est Nicolas Oudot qui invente à Troyes, au début du XVIIème siècle, le principe du livret de colportage. Les livrets imprimés portent le nom de « Bibliothèque bleue » en lien avec la couleur de leur couverture. Certains perpétuent le souvenir du cycle de Charlemagne ou de grands romans de chevalerie comme l’ « Histoire des quatre fils Aymon » venu du poème épique du XIIIème siècle, de Renaud de Montauban. Généralement anonymes, les auteurs de cette littérature sont des compilateurs d’une culture puisée à des traditions diverses, venues d’époques différentes . A coté de ces livres épiques, la pacotille du colporteur offrait bien d’autres histoires, empruntées à des traditions populaires, réécrites de façon savante en leur donnant des fins plus heureuses ou plus décentes, avant de retourner dans le domaine populaire où ils reprennent une carrière orale des contes. S’y rajoutaient des légendes, des épisodes de légendes de saints… Ces livrets alimentent des circuits encore mal connus de communication entre la civilisation du livre et celle de l’oral. Deux de ces petits livrets sont exposés dans l’une de nos vitrines. Un passeport de colporteur complète l’illustration de ce thème et montre combien la police encadrait cette profession .