CINQ MILLE. C’EST LE NOMBRE D’ASSISTANTS MATERNELS DANS LA LOIRE. PARMI EUX, SEULEMENT 30 HOMMES, DONT GILLES, LA CINQUANTAINE, QUI EXERCE CETTE PROFESSION AVEC PASSION. COMMENT VIT-IL SON QUOTIDIEN À SAINT-ÉTIENNE DANS CET UNIVERS TRADITIONNELLEMENT FÉMININ ? REPORTAGE.
Les enfants : une seconde nature pour Gilles, père de six « grands » de 13 à 25 ans et assistant maternel d'Emma, Célia, Tom et Iris. Une vocation découverte sur le tard par cet homme au parcours atypique. C'est justement pour passer plus de temps avec sa famille et « voir grandir les siens », qu'il s'est tourné en 2009 vers la garde « de ceux des autres ». Une décision qu'il assume totalement, qu'importent les qu'en-dira-t-on ! « J'aime bien faire des choses un peu hors norme. Dans l'imaginaire populaire, la nounou, c'est une dame qui accueille les enfants. Je n'ai pas franchement le physique mais les moeurs ont changé. »
Pourtant, lorsqu'il se promène à proximité du centre-ville « avec sa grande poussette et ses quatre petits », Gilles ne passe pas encore franchement inaperçu. Une situation qui l'amuse : « Avec ma barbe blanche, on me prend souvent pour un grand-père. Quand j’essaie de faire deviner mon métier, jamais personne ne trouve ! » Il suscite aussi la curiosité de ses pairs, ce qui n’est pas pour lui déplaire. « J’étais déjà le seul homme en formation, alors j’ai la chance d’être choyé par toutes mes collègues femmes. Je m’inspire beaucoup d’elles. » Il faut dire que si sa présence virile détonne parfois un peu, il n’a jamais fait l’objet de railleries, voire de médisances. Au contraire, il voit dans sa masculinité un atout : « On garde certains enfants jusqu’à 11 h par jour, voire plus. Les mamans se sentent moins en concurrence avec moi qu’avec une femme. Pour les papas, une fois les premières appréhensions dépassées, le fait que je sois un homme est souvent un gage de sécurité. »
La petite Emma, 2 ans, n’est en aucune façon perturbée par l’homme qui se trouve à ses côtés. Tandis qu’elle peine à se réveiller de sa sieste, le professionnel de la petite enfance la rassure. Loin de la déranger, son timbre masculin et ses bras protecteurs semblent faire des merveilles. Une fois sa couche changée et son biberon englouti, la fillette partage un moment de jeu avec Célia, un an de plus. Toutes deux s’essaient à un semblant de conversation. Elles ont développé une forte complicité… pour le plus grand bonheur de Gilles. « C’est beaucoup de joie et peu de moments difficiles. Je ne me sens finalement déconcerté que quand ils ne sont pas bien ou qu’ils font leurs dents mais ce n’est pas franchement compliqué. » Il ne regrette son changement de vie pour rien au monde et espère même susciter d’autres reconversions. « La petite boule du dimanche soir, je ne connais plus depuis dix ans », apprécie-t-il. « Quels conseils je pourrais donner à un homme qui voudrait se lancer ? De ne pas avoir peur du regard des autres car il est plutôt bienveillant. » Alors, qui osera franchir le pas ?
5 000 assistants maternels agréés actifs dans la Loire30 hommes parmi ces assistants maternels13 580 places en accueil de jour dans la Loire2 900 places en accueil
péri-scolaire
dans la Loire4 territoires : Roanne, Forez, Saint-Étienne, Gier-Ondaine-Pilat
Données enregistrées au 31/12/2017
Crédit photos : Frédéric Chambert
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