[SOLIDARITÉ] La banque alimentaire de la Loire «C’est comme une PME.»

C’est une sorte de « centrale d’achats » mais gratuite. La Banque alimentaire centralise et fournit, depuis ses entrepôts stéphanois, l’aide alimentaire distribuée par des dizaines d’associations du département. Une organisation et des ressources humaines dignes d’une PME.

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BanqueAlimentaire26Mars2021-0015La Banque alimentaire de la Loire digère son opération de croissance interne. En septembre 2020, elle s’était enrichie d’une antenne à Roanne : 500 m2 mis à disposition par Roannais Agglomération. Trente de ses 120 bénévoles et un de ses quatre salariés y travaillent.

« Approvisionner des associations en milieu rural, ce n’est pas évident », explique Pierre Bouvard, 71 ans, chargé de communication. L’actualité a été dense l’an passé, alourdie par la pandémie, la fermeture d’associations, le retrait de bénévoles et l’explosion de la demande, en particulier étudiante. « Nous avons fait face. De nombreuses aides publiques nous ont permis d’acheter. Ce que nous ne faisions jamais. »

Du lundi au vendredi, le pain quotidien de la Banque alimentaire est fait de cinq petits camions allant chercher, bien avant le lever du jour, des denrées périssables auprès de la grande distribution. « Nos chauffeurs retraités ont gardé leurs habitudes ! », souligne Pierre Bouvard. Ce ballet journalier a représenté près de 43 % des 1 838 tonnes de denrées récoltées en 2020. Soit l’équivalent de 4,1 millions d’équivalents de repas transitant par 65 associations pour 20 000 bénéficiaires.

 

Légende de la photo : Le Département de la Loire est l’un des soutiens privés et publics de l’association.

UNE COLLECTE SOLIDAIRE NATIONALE

Soucis de commercialisation, d’emballage ou dates trop courtes ? Le « sec » est récupéré par poids lourd auprès d’entrepôts. Une bourse d’échanges nationale permet aux Banques alimentaires de « ne pas piquer dans l’assiette de l’autre ». L’ensemble se complète par des attributions de l’Union européenne, des dons et la fameuse collecte annuelle.
Dans la Loire, c’est Pierre Bouvard qui orchestre ce rendez-vous réclamant de la débrouillardise et de la conviction pour mobiliser 2 500 bénévoles. Une exigence opérationnelle parmi tant d’autres qui fait dire à Pierre Bouvard, ex-cadre de Casino, qu’ici « c’est comme une PME. » Seuls les cheveux gris et blancs de ces « Gilets orange » trahissent leur caractère bénévole. Gérer les stocks, entretenir les relations, élaborer les plannings, respecter les horaires… « Ici, on s’engage et on s’y tient. »

Si les ex-cadres ne manquent pas, ils ne se précipitent pas pour prendre en main des responsabilités les ramenant à un équivalent temps plein. Les volontaires en sont d’autant plus admirables : le rôle de cette Banque est central.

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