[INITIATIVE] La Loire peut être fière de Jean Gilbert

Ce nonagénaire est le très probable ultime représentant de la 1re Division française libre. Malgré l’âge, il ne renonce pas à transmettre son vécu du second conflit mondial.

Cet homme-là eut le courage de s’évader trois fois. La première, il n’avait pas 18 ans. C’était pour fuir la France occupée et rejoindre la France libre via l’Espagne. La seconde, il avait 19 ans. C’était de son propre camp pour retourner plus vite au combat alors qu'il se remettait à peine d’une blessure au pied due à une mine sur le front d’Italie. La troisième, il avait 20 ans et ne se voyait pas finir la guerre dans un stalag* allemand. Jean Gilbert avait été capturé en Alsace début 1945 alors que la 1re DFL (Division française libre) défendait Strasbourg.


Tout cela en 2 ans et demi. En n’étant au départ qu’un lycéen rêveur venu de Haute-Savoie étudier à Lyon. Un fils de Poilu aussi patriote que déterminé, même si « bien aiguillé par les autres », comme son inoxydable modestie le rappelle. Jean Gilbert, l’homme aux trois évasions, a aujourd’hui 96 ans et vit au Coteau, entouré de ses trois enfants. Là où il fut après la guerre chauffeur de bus pour l’entreprise de son oncle qui porte son nom. Sa longue vie paisible aura connu une parenthèse d’intensité exceptionnelle entre feu, drames et sacrifices.


Mais aussi la réconfortante camaraderie d’une DFL « tous rangés derrière l’idée de libérer la France, où se parlaient 18 langues » et cette admiration pour la bienveillance des chefs, la détermination sans faille de de Gaulle. Quoi de plus naturel qu’il parraine la 3e promotion des cadets de la gendarmerie de la Loire afin de transmettre le goût du don de soi ? Encore alerte, calme, accueillant et souriant, aujourd’hui officier de la Légion d’honneur, il fait, depuis sa retraite, œuvre de mémoire.

 

* Camp de prisonniers.

 

© Vincent Poillet

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