[PORTRAIT] Alain Mailhé, le feu sacré

Promu contrôleur général début 2020, le directeur du SDIS Alain Mailhé revient sur son parcours et ses valeurs. Une mission qui prend tout son sens alors que les sapeurs-pompiers de la Loire contribuent à la gestion de la crise liée à l'épidémie de coronavirus…

Originaire du Tarn, rien ne prédisposait Alain Mailhé à devenir le chef des sapeurs-pompiers de la Loire. Mais en fait, rien ne le prédisposait à devenir sapeur-pompier tout court. Comme il le dit lui-même, sa carrière est « une histoire de rencontres et de circonstances ». Tout a commencé en 1979, quand ses études dans le domaine de la finance le conduisent à collaborer avec le SDIS* du Tarn. Le virus de l'engagement au service des autres ne l'a alors plus quitté. Devenu sapeur-pompier professionnel, il passe par tous les grades, toutes les fonctions. Et c'est en 2005 qu'Alain Mailhé prend du galon et accède au rang de directeur départemental adjoint dans le département de l'Aveyron. Cette phase a été fondatrice pour l'homme, qui s'est construit en observant ses aînés. Il vit alors une période intense dans les années 2000 de la départementalisation des sapeurs-pompiers. L'opportunité de devenir chef lui est offerte en 2012 en Haute-Loire, un département « à taille humaine » où il s'investit également beaucoup. La différence avec le SDIS 42 ? « Le coeur du métier et l'engagement restent les mêmes, mais les risques, qu'ils soient courants ou exceptionnels, sont plus prégnants dans la Loire. » Cela explique sans doute « l'extraordinaire investissement et implication de tous les personnels de ce milieu. Qu'ils soient volontaires, professionnels ou agents administratifs et techniques, ils répondent aux besoins opérationnels avec efficacité. »

Mes respects mon général

On dit que l'habit ne fait pas le moine. Une expression quelque peu trompeuse lorsqu'on connaît le personnage. Homme d'expérience aux valeurs humaines profondément ancrées, Alain Mailhé garde en mémoire quelques épisodes profondément douloureux : « le plus difficile à vivre, pour un chef, c'est de connaître le décès de l'un de ses hommes, en particulier en intervention. J'ai malheureusement subi cette épreuve dans le Tarn et en Aveyron », exprime-t-il avec émotion. Le général loue aussi l'esprit de groupe et la solidarité des sapeurs-pompiers qui rejaillissent toujours dans les moments difficiles. C'est grâce à ces valeurs que le néocontrôleur général envisage l'avenir avec sérénité : « sous l'égide du président Ziegler, nos projets s'inscrivent dans la continuité. Nous travaillons pour renforcer la sécurité, que ce soit celle sur intervention ou celle des casernements : de gros investissements seront réalisés dans cette perspective. »

"Cette nomination symbolise l'engagement permanent des 3000 personnels du SDIS 42."

Profondément attaché au service public, cet homme d'honneur observe également d'un oeil aiguisé, les résultats de cette étude novatrice. Les sapeurs-pompiers de la Loire évaluent la qualité de leur prestation en sollicitant l'avis des victimes qui ont eu recours aux services de secours. « Nous nous devons de nous inscrire dans une démarche d'amélioration continue », souligne-t-il. Le leitmotiv de cet homme extraordinaire qui se considère comme « ordinaire »... résolument optimiste sur la capacité du SDIS 42 à s'adapter aux défis de demain et à l'émergence des nouveaux risques, qu'ils soient industriels, technologiques ou sociétaux. Salutations mon général.

* Service départemental d'incendie et de secours

 

Crédit photo : Guillaume Atger

EN 5 DATES

2017
Directeur du SDIS de la Loire
2016
Chevalier de la Légion d’Honneur
2013
Chevalier de l’Ordre National du Mérite
2012
Directeur du SDIS de la Haute-Loire
2005
Directeur adjoint du SDIS de l’Aveyron

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