[PORTRAIT] Pascal Descamps, la révélation lyrique

S’IL ÉTAIT UNE CONSTELLATION, IL FERAIT DANSER LES ÉTOILES. AUTEUR-COMPOSITEUR, PIANISTE ET CHANTEUR, PASCAL DESCAMPS NE CONNAÎT AUCUNE FRONTIÈRE MUSICALE : CHANSON FRANÇAISE, OPÉRA, MUSIQUE SACRÉE… FIN JUIN, SON REQUIEM DONNERA LE COUP D’ENVOI DE L’ESTIVAL DE LA BÂTIE.

Pour composer, c’est les yeux rivés vers le ciel que Pascal Descamps cherche son inspiration. Et attend d’être frappé par la foudre. « Ça a un côté mystérieux, comme l’univers. On est électrifié. » Moment de créativité privilégiée, la nuit développe ses sens. Les notes et les accords affluent. Ce quarantenaire discret entretient une relation fusionnelle avec la musique depuis sa plus tendre enfance. « Mes parents avaient un piano droit et je n’arrêtais pas de taper dessus », sourit-il. Séduit par cet instrument, il apprend à en jouer à partir de 7 ans. « Je m’accompagnais en chantant des chansons de Michel Berger ou Véronique Sanson. » Pop, rock, classique… L’amoureux des notes ne connaît aucune barrière de genre et se met au diapason. Il entre au conservatoire, chante, puis commence à composer à l’âge de 18 ans. Le jeune Stéphanois accumule des prix nationaux. Après deux ans en fac de médecine, puis un passage comme pianiste accompagnateur au sein du Chœur de l’Armée française, il poursuit des études en musicologie jusqu’au doctorat. Tout en commençant à gagner sa vie comme soliste, il sort deux albums de chanson française : Orlando Road et Tout est si calme. Devenu chanteur à l’Opéra de Saint-Étienne, Pascal reprend la composition en changeant de registre, irrésistiblement attiré par la musique sacrée. En 2011, il crée Rivages pour chœur, solistes et orchestre. Une révélation. Prolifique, il enchaîne les années suivantes sur un Pater Noster, un Ave verum corpus, un Ave Maria… et surtout un Requiem qui rencontre un succès retentissant. 

" Si j'avais une religion ce serait la musique"

Créée en 2014 aux Invalides à Paris, avec des solistes prestigieux comme Dominique Magloire, cette pièce au lyrisme envoûtant lui vaut d’être repéré et édité par Universal Music. Composer une messe n’est pas monnaie courante de nos jours. Ce genre musical recèle une forme de spiritualité qui l’attire et qu’il puise en lui mais « la musique sacrée est un exercice de style qui se situe au-delà même des croyances que l’on peut avoir », souligne Pascal Descamps. « D’ailleurs, je n’ai pas de religion. Et si j’en avais une, ce serait la musique ».

En 2016, il crée Poèmes étoilés, une commande de trois pièces chorales pour célébrer le classement au patrimoine mondial de l’Unesco du site Le Corbusier de Firminy. Le compositeur se sent de plus en plus à sa place : « Les interprètes sont mis en lumière, alors que moi, je peux rester dans l’ombre. C’est ce que j’aime dans ce métier. » Un travail solitaire, loin des feux des projecteurs. Pour autant, son œuvre est loin d’être sombre, comme en témoignent ses créations lumineuses. La clé de voûte de son écriture ? L’émotion. Et cet homme la transpire. « La musique est le langage de l’indicible », estime Pascal Descamps.

Quant à la réussite, elle réside à ses yeux dans l’épanouissement. « S’agit-il d’être connu ou simplement d’être heureux de ce que l’on fait ? J’opte pour la deuxième réponse. Et quand on est heureux et qu’on se donne tous les moyens possibles, on finit par être entendu. » Toujours avide d’explorer de nouveaux univers musicaux, il compose actuellement une comédie musicale pour la troupe Mosaïque, qui sera dévoilée l’an prochain. En attendant, le talentueux Ligérien présentera en ouverture de L’Estival de la Bâtie son flamboyant Requiem. Tout simplement divin.

 

Pascal Descamps>> En 5 dates

2004-2006
Albums Tout est si calme et Orlando Road (chanson française)

2007
Artiste lyrique à l’Opéra de Saint-Étienne

2011 
Création Rivages (musique sacrée)

2014 
Création Requiem aux Invalides à Paris

2018
Marvin, comédie musicale créée avec la troupe Mosaïque

Crédit photo : Niko Rodamel

+ D'INFOS

Le 28 juin à 20h30, Pascal Descamps dirigera son Requiem à la cathédrale Saint-Charles à Saint-Étienne en ouverture de L’Estival de la Bâtie.

www.pascal-descamps.com

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