[ÉCHAPPÉE BELLE] L’art et l’industrie

Il n’y a pas que le foot à Saint-Étienne ! Vélos, rubans, armes : le musée d’art et d’industrie raconte son passé glorieux, celui des passementiers, d’Armeville et de l’industrie du cycle. Une vraie mine d’or pour les amoureux de patrimoine industriel.

C'est dans un beau bâtiment érigé en 1846 que l'histoire du passé industriel stéphanois ressurgit. Le musée d'Art et d'Industrie se dresse en plein coeur de la ville, mais en retrait de l'agitation, dans un écrin de végétation. « Nous voici aux racines du design », entame Agnès, médiatrice culturelle. Labellisé Musée de France, il conte l'histoire de Saint-Étienne à travers trois grandes collections : les rubans, les armes et les cycles. Des activités industrielles qui se sont développées dans le bassin stéphanois grâce à de nombreuses inventions et innovations locales.

UNE ARMÉE DE RUBANS

La fabrication d'armes à Saint-Étienne remonte au Moyen Âge. C'est François Ier qui, à la Renaissance, décide d'y fonder les prémices d'une Manufacture royale d'armes. Installée place Chavanelle, celle-ci sera ensuite transférée dans l'actuel quartier créatif stéphanois pour devenir la Manufacture impériale, puis nationale. « Ce rôle d'arsenal s'est renforcé avec l'exploitation industrielle de la houille. » La ville a aussi ouvert la marche à la gravure sur arme dès le XVIIIe siècle. Épées, bombardes, armures, mousquets et arquebuses... Ici, les enfants se rêvent preux chevaliers et on entendrait presque la ville bruisser au son de l'artillerie. On avance ensuite dans les siècles avec les armes militaires et les fusils de chasse ouvragés. Mais les armes ne sont pas les seuls trésors du musée. Elles côtoient également le ruban, l'accessoire de mode indiscutable du XVIIIe siècle. D'ailleurs, savez-vous que les premiers enrubannés étaient les hommes ? Prenant son indépendance vis-à-vis de la soierie lyonnaise, Saint-Étienne connaît son âge d'or au XIXe siècle sous le règne de grands fabricants comme Staron ou Neyret, et devient la capitale mondiale du ruban. La collection du musée est d'ailleurs la plus importante du globe. Chaque pièce vous transporte dans le monde des froufrous et de la mode... On suit alors l'évolution de leur fabrication, des métiers à tisser d'autrefois, dont le métier à mécanique Jacquard, jusqu'à l'ère industrielle et aux nouveaux textiles.

LE ROYAUME DU CYCLE

C’est au sein de la ville des rubaniers que la première bicyclette française fut construite. « C’est le savoir-faire stéphanois autour des armes et de la mécanique qui permet à cette industrie de se développer dès les années 1880 », souligne Agnès. Manivelles, chaînes, pédaliers, etc. C’était le lieu idéal pour l’assemblage des pièces détachées. En vitrine, les collections retracent toute l’histoire du cycle depuis les premiers vélos. Une des stars du musée : l’Hirondelle superbe, que l’on retrouve dans le Tarif Album, fameux catalogue de vente par correspondance de Manufrance. Saint-Étienne, capitale de la petite reine, aujourd’hui ville design, n’a rien perdu de sa créativité.

Bonus WebLE SAVIEZ-VOUS ?

C'est à partir de 1867 que le déplacement en vélocipède devint une « mode », en partie grâce à un ambassadeur de choix, le prince impérial, fils de Napoléon III. Ce dernier se mit en tête de convertir toute la cour au vélo, au point qu'on le surnommait « Vélocipède IV ».

 

velocioVélocio (Paul de Vivie)
1853-1930

Promoteur du dérailleur

Courtier en soie dans les années 1870, Paul de Vivie, dit « Vélocio », devient rapidement adepte du deux-roues et de ses évolutions, nombreuses à cette période.

Lors de ses déplacements professionnels, il remarque le développement de l'industrie anglaise du cycle. Il se charge dans les années 1880 de créer pour son employeur une filiale à Saint-Etienne. Il s'impliquera alors dans le cycle en fondant sa propre marque, La Gauloise, ainsi qu'une Agence vélocipédique et la revue Le Cycliste. Il devient aussi secrétaire du Club des cyclistes stéphanois. Amateur de promenades, c'est Paul de Vivie qui créa le concept et le terme même de « cyclotourisme », défini comme un « voyage à bicyclette ».

Passionné, il recherche à démultiplier l'efficacité du pédalier, en travaillant sur le changement de vitesses par engrenage : le futur « dérailleur ». Vélocio joue ainsi un rôle décisif dans la bataille du dérailleur.

Stéphanois d'adoption, Paul de Vivie lance par ailleurs la course chronométrée du col de la République, appelée « course Vélocio » qui débute pour la première fois en 1922. Depuis, cette épreuve de côte a lieu chaque année au mois de juin au départ de Saint-Étienne.

Précurseur en diététique, Paul de Vivie démontre que l'on peut rouler longtemps (il faisait des étapes de 40 heures), en suivant quelques règles élémentaires de pratique et d'hygiène.

Ses « sept commandements » sont restés en mémoire et demeurent encore aujourd'hui des préceptes à suivre pour rouler bien et longtemps.

 

Les 7 commandements de Vélocio

  1. Haltes rares et courtesafin de ne pas laisser tomber la pression.
  2. Repas légers et fréquents manger avant d'avoir faim, boire avant d'avoir soif.
  3. Ne jamais aller jusqu'à la fatigue anormalequi se traduit par le manque d'appétit et de sommeil.
  4. Se couvrir avant d'avoir froidse découvrir avant d'avoir chaud et ne pas craindre d'exposer l'épiderme au soleil, à l'air, à l'eau.
  5. Rayer de l'alimentationau moins en cours de route, le vin, la viande et le tabac.
  6. Ne jamais forcerrester en dedans de ses moyens, surtout pendant les premières heures où l'on est tenté de se dépenser trop parce qu'on se sent plein de forces.
  7. Ne jamais pédaler par amour-propre

Crédits photos : Fabrice Roure, Frédéric Chambert

 

 

carte-loireY ALLERaller-tourmatagrin
En voiture
Accessible en voiture, en tramway ou en TIL.
À 20 min des gares SNCF de Châteaucreux et de Carnot.

VISITER picto-visiter
Musée d'Art et d'Industrie de Saint-Étienne
Ouvert tous les jours de 10h à 18h.
Fermé le mardi et les 1er janvier, 1er mai, 14 juillet, 15 août, 1er novembre et 25 décembre.
Espace boutique.
Des ateliers jeune public et adultes sont proposés toute l'année.

Urbanus Cyclus, le vélo en ville
Exposition temporaire jusqu'au 7 janvier 2019.

Braderie de Noël
Les 30 novembre, 1er et 2 décembre de 10h à 18h
Vente exceptionnelle de rubans à la boutique du musée.

Féérie de Noël
Le 22 décembre à 14h30 et 16h
Atelier créatif Boules en patchwork à 10h.
Atelier enfants Créa'carte sur le thème de Noël à 14h.
Spectacle La Petite Roue à 14h30 et 16h.
Gratuit sur inscription.
Réservations au 04 77 49 73 00.

SE RESTAURERmanger-tourmatagrin
La Petite Cantine
Tél. 04 77 33 00 02

L'Escargot d'Or
Tél. 04 77 41 24 04

Cuiz'In sur Cours
Cours, atelier, restauration
Tél. 04 77 32 26 82

 

+ D'INFOS

MUSÉE D'ART ET D'INDUSTRIE DE LA VILLE DE SAINT-ÉTIENNE

Visite libre : 6 € / tarif réduit : 4,50 €
Visite guidée : 7 € / tarif réduit : 5 €
Groupes à partir de 10 personnes : 4,50 €/personne en visite libre et 5,50 €/personne en visite guidée
Pass 3 musées et Cité du design : 20 €
Tél. 04 77 49 73 00
www.mai.saint-etienne.fr

LOIRE TOURISME
www.loiretourisme.com

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