[INITIATIVE] - Le génie sensoriel : d'abord féminin

L’École nationale d'ingénieurs de Saint-Étienne (Enise) propose une spécialité qui séduit surtout les femmes.

Le génie sensoriel, quésaco ? « C'est la prise en compte des perceptions objectives et subjectives d'un utilisateur lors de la conception d'un produit industriel. Il appréhende tous les sens : visuel, auditif, olfactif... » Voilà comment l’Enise définit ce qui a d’abord été une option, lancée en 2009, de sa branche Génie mécanique avant de prendre son indépendance en tant que filière en 2014/2015. C’est désormais l’une des trois spécialités de cet établissement qui compte environ 1 000 étudiants.

Le génie au féminin


Mais quand il s’agit de sens, ce génie-là est d’abord prisé par les femmes, minoritaires, voire très minoritaires dans ce genre d’école. « Là où Génie mécanique et Génie civil comptent 10 % et 25 % d’étudiantes, elles sont 54 % dans le Génie sensoriel » , constate Clémentine Didier, responsable de la formation.

« Ce qu’on leur apprend de manière très transverse, c’est une méthodologie : de quoi anticiper la perception des utilisateurs sur le développement de produits. L’humain est au coeur. Ce sont des compétences de plus en plus recherchées, en particulier des grands groupes. »

Les débouchés ? La R&D de n’importe quel secteur exigeant un process industriel : équipements sportifs ou médicaux, réalité virtuelle ou joaillerie, hautecouture ou machines-outils. Mais pourquoi tant de filles choisissent les sens ? « Paradoxalement, cela semble lié à un réflexe d’autocensure, estime Clémentine Didier. Elles pensent souvent qu’elles ont plus leur place en R&D que sur des chantiers et ateliers d’usinage. Elles se posent trop de questions ! » Allez les filles, le génie n’a pas de genre.

 

En chiffres

2009 : Création de l'option Génie sensoriel
2014/2015 : Elle devient une spécialité
2016 : Clémentine Didier en prend la responsabilité

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