Des activités dynamiques

Agriculture, pisciculture et chasse sont les principales activités humaines traditionnelles qui ont contribué à façonner les paysages de la plaine du Forez. Ces activités restent très présentes à ce jour dans l'organisation du territoire et sont indispensables au maintien des milieux naturels et de nombreuses espèces.

La pisciculture

Le territoire accueille 330 étangs répartis en trois grands secteurs : Feurs-Valeille, Arthun et Mornand. Ces étangs, organisés en chaîne (remplissage de l'étang aval par l'étang amont), bénéficient de différents modes d'alimentation connectés par un réseau ancien de fossés (eaux de ruissellement, cours d'eau et Canal du Forez).

La plupart des étangs de la plaine du Forez ont traditionnellement une vocation piscicole. Les opérations de pêche se font annuellement et généralement de novembre à mars selon un programme établi à l'avance.

La pisciculture est une activité forézienne traditionnelle qui a peu évolué entre le 13e et le 19e siècle. Elle ne s'est véritablement transformée qu'au début du 20e siècle avec l'apport d'amendements calciques, puis les travaux de sélection d'une espèce de carpe à croissance rapide, « la carpe royale », menés par le comte de Neufbourg. Les étangs sont alors passés d'un rendement de 150kg/ha à environ 450kg/ha, plaçant le Forez en tête des régions piscicoles françaises avec la Camargue. Mais à partir des années 1990, les pisciculteurs ont commencé à rencontrer des difficultés économiques liées notamment à la prédation exercée par le cormoran sur les alevins, à la dégradation de la qualité de l'eau et aux dégâts produits par les ragondins sur les digues et ouvrages des étangs.

   

 

 

                 


La chasse

La pratique de la chasse dans la plaine du Forez est ancienne et a toujours été très importante. Le nombre d’associations de chasse ou de sociétés de chasse privées s’élève aujourd’hui à environ 380. L’intérêt cynégétique des étangs contribue, avec la pisciculture, à leur préservation. La pratique de la chasse permet en effet de pérenniser l’entretien des milieux liés aux étangs et peut apporter un complément de revenus en cas de location.

Sur les étangs, la chasse au gibier d'eau se pratique soit à « la passée », c’est-à-dire au lever du jour et à la tombée de la nuit lors des mouvements des oiseaux, soit à « la levée d’étang ». Cette dernière technique consiste à pénétrer dans l’étang pour faire s’envoler les oiseaux vers les chasseurs postés. Les principales espèces prélevées sont le canard colvert, le canard chipeau, la sarcelle d’hiver, le fuligule milouin, le fuligule morillon, la foulque macroule, la nette rousse, la bécassine des marais et la bécassine sourde.

Sur les terres alentours, on chasse « devant soi » la bécasse des bois, la caille des blés, la grive litorne, le vanneau huppé ou encore le lapin de garenne, le lièvre, la perdrix rouge et grise ou le faisan. Concernant le grand gibier, deux espèces sont chassées sur l’ensemble de la plaine du Forez : le chevreuil, qui est soumis à un plan de chasse, et le sanglier.


L'agriculture

Les terrains agricoles représentent 70 % de la superficie de la plaine du Forez. La nature de la production agricole est liée aux sols. Les « chambons » sont d'excellents sols de culture propices aux champs ouverts de grande taille :  céréales à paille, maïs... Les « chaninats » et « varennes », qui représentent l'essentiel des sols de la plaine, sont plus difficiles à valoriser et sont utilisés pour l'élevage de bovins (viande ou lait), accompagné de cultures fourragères auto-consommées. La plaine du Forez est également réputée pour l'élevage de chevaux de loisir : elle est la deuxième région française pour l'élevage de trotteurs, après la Normandie. Les autres productions sont la production de céréales et d'oléoprotéagineux, l'élevage d'ovins, de volailles et de porcs hors sol, ainsi que le maraîchage au sud de la plaine.

Le maintien d'une agriculture raisonnée et diversifiée constitue donc un élément essentiel pour le territoire ainsi que pour le maintien de nombreuses espèces d'oiseaux protégés. Les prairies bocagères sont particulièrement favorables à des oiseaux comme la pie-grièche écorcheur. Les prairies en périphérie des étangs permettent la nidification des canards et des limicoles et constituent des zones de chasse privilégiées pour de nombreux oiseaux d'eau. Elles constituent également une zone tampon favorable à la préservation de l'étang en bon état de conservation. Les zones de grandes cultures sont favorables à la nidification de l'œdicnème criard et du vanneau huppé.


La forêt

La forêt, qui représente 16% de la plaine, est morcelée en petites parcelles essentiellement privées composées de taillis de chêne, de charme ou de robinier faux-acacia, ainsi que de quelques futaies à dominante de chêne sessile et/ou pédonculé et de pin sylvestre. À ces bois s'ajoutent des boisements de bords de rivière (ripisylves) et un réseau de haies relativement bien préservé. Les boisements présents dans la plaine présentent peu d'intérêt sylvicole, les sols étant peu propices à la production de bois d'œuvre. Les taillis sont valorisés pour la production de bois de chauffage et de piquets. Les futaies produisent quelques billes de chênes pour le bois d'œuvre mais cela reste limité. Les bois revêtent donc plutôt une vocation cynégétique et biologique car ils constituent des zones de refuge, de reproduction ou des corridors biologiques pour la faune.


L’extraction


La plaine du Forez produit 1,35 million de tonnes de matériaux alluvionnaires sur les 2,3 millions de tonnes produits à l'échelon départemental. Cela mobilise 25 à 30 hectares de surface. La production de matériaux alluvionnaires est entièrement consacrée à des usages nobles en termes de débouchés.


Le canal du Forez
Le canal du Forez

L'eau et ses usages

La plaine du Forez est globalement déficitaire en eau et ce sont essentiellement les eaux superficielles qui sont sollicitées. De ce fait, un apport d'eau extérieur est nécessaire et c'est le canal du Forez qui remplit cette mission. Il permet ainsi d'irriguer plus de 6 000 hectares, soit 700 exploitations agricoles. Il dessert également, au moyen de prises d'eau, 500 hectares d'étangs et favorise ainsi la production piscicole. Il contribue enfin à l’alimentation en eau potable et aux besoins de diverses industries locales : carrières, teintureries, papeteries, industries agro-alimentaires et de traitement de surface. 

+ d'infos sur le canal du Forez


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