Piste 2 :transmission orale : les acteurs de la veillée. Chut !…..Nous allons maintenant entrer dans le conte. Pour que notre esprit soit prédisposé à la réception du récit, il nous faut la formule magique qui avait cours dans le département de la Loire : Cric crac, Sabot, cuillère à pot : marche aujourd’hui, marche demain, à force de marcher, on fait beaucoup de chemin. Cette formule annonce la rupture avec le temps présent. Si le récit se poursuivait en patois, la formule d’appel s’énonçait toujours en français. Le conte peut alors commencer : lequ’un dio ? (lequel dis-je ?). Telle est la formule générale du conteur, embarrassé de choisir dans son répertoire. Alors à tour de rôle , les conteurs se mettent en place et les histoires sont contées dans un certain ordre : le vicaire, puis le tailleur d ‘habits, auquel succèdent la grand-mère, la fermière, maîtresse des lieux, comme si la soirée avançant les langues se délient, pour terminer le cycle par le maître d’école. Les histoires de loups garous ou de diables sont toujours racontées par le valet de la ferme. C’est ainsi que Louis Gras décrit la veillée dans le mugissement du vent, le bruit des rouets, et le pétillement des fagots qui accompagnent comme un orchestre la voix du conteur. La période propice à ces activités se situait d’octobre à mars.