Loire magazine Le magazine du département de la Loire n°164 janvier février 2025 Département de la Loire 2 rue Charles de Gaulle 42022 Saint-Étienne cedex 1 Tél. 04.77.48.42.42 Email: info@loire.fr loire.fr Directeur de la publication : Georges Ziegler, président du Département de la Loire Directeur de la rédaction : Manuel Poncet Rédaction en chef : Peggy Chabanole, Laetitia Chapuis Rédaction : Laetitia Chapuis. Versions braille et sonore Association Donne-moi tes yeux contact@donnemoitesyeux.fr Éditorial Pourquoi le Département joue-t-il un rôle essentiel dans le quotidien ? Le Département, c’est le partenaire de la vie de tous les jours et cela souvent sans que chacun en ait conscience. Au quotidien, il agit en garantissant des routes sécurisées, en soutenant nos aînés, en aidant les plus fragiles ou encore en liaison avec l’Éducation nationale en donnant aux collégiens les conditions d’une éducation de qualité. Chaque action que nous menons a pour but de rassembler les habitants, de les aider à bâtir un territoire où il fait bon vivre. Que ce soit pour faire face aux défis du moment ou pour imaginer l’avenir, le Département est et sera toujours à vos côtés. Comment le Département a-t-il fait face aux défis récents ? L’année écoulée a mis à l’épreuve notre territoire. Plusieurs cantons ont été durement touchés par le phénomène cévenol du mois d’octobre. Les dégâts étaient impressionnants au niveau des routes, des ponts et des équipements publics. Face à ces défis, le Département a répondu présent, avec une mobilisation immédiate de nos équipes. Près de 2 millions d’euros ont été engagés en urgence pour rétablir les infrastructures et accompagner les communes meurtries. Cet épisode rappelle combien il est crucial d’avoir une collectivité de proximité capable d’agir vite, fort, et d’être en réaction. C’est pourquoi nous avons lancé en liaison avec le Préfet de la Loire et l’Inspection d’Académie une campagne de sensibilisation des collégiens aux gestes à accomplir et ceux à éviter en cas de catastrophe naturelle. Tout cela nécessite des moyens importants et nous demandons à l’État de nous garantir le niveau de financement dont nous avons besoin. Que réserve ce nouveau numéro aux habitants ? Nous avons voulu mettre en lumière celles et ceux qui incarnent ces actions au quotidien : vos élus départementaux et nos 3.000 agents. Vous découvrirez leur engagement sur le terrain et les compétences qu’ils mettent en œuvre, qu’il s’agisse de soutenir les associations, d’accompagner les projets de chaque commune ou de préserver nos espaces naturels. Nous avons aussi choisi de partager des initiatives concrètes et inspirantes portées par nos services et partenaires locaux. Ils sont les visages de l’action départementale : le chauffeur qui dégage une route après un éboulement, l’assistante sociale qui soutient une famille en difficulté, ou encore le technicien qui aide une commune à bâtir un projet. Grâce à eux, notre engagement prend tout son sens et touche chaque habitant. Comme tout au long de l’année, le Département sera là pour relever les défis, petits et grands, avec un seul cap : celui du service à nos habitants. Cette année, ce sera toujours notre ambition. Je vous souhaite à tous le bonheur, la réussite et la volonté d’agir en commun en faisant de nos différences une force pour affronter l’avenir. Comptez sur nous pour agir avec vous, pour vous, ensemble ! Georges Ziegler, président du Département de la Loire L'actu en bref Nord Renaison / économie : au four et au pétrin 100 personnes travaillent à la confection de pâtisseries du côté de Renaison. Feuilles de génoise, chouquettes, entremets… Point d’amateurisme dans l’exécution des recettes chez Mademoiselle desserts. Héritée des lointains Cake Rocher (du nom d’un pâtissier local, installé en 1957), l’usine de Renaison est propriété du fabricant français depuis douze ans. Le rachat s’est fait à la barre du tribunal en 2012, les actionnaires d’alors n’ayant pu digérer le terrible incendie de juillet 2007. Le Nord ligérien travaille désormais pour la grande distribution (toutes enseignes confondues, y compris le hard-discount) et la restauration hors foyer. L’offre est de qualité. « Nous n’utilisons que des ingrédients traditionnels -beurre, farine, œufs à l’instar des ménagères et pouvons nous adapter aux demandes moins classiques », précise Pascal Robert, directeur du site. Comme toutes les usines du groupe (elles sont 12), Renaison a ses spécialités : bases pâtissières pour entremets, pâtes à choux, tropéziennes, chouquettes… Les quantités de farine englouties sont colossales. 300 références et 3.400 tonnes de produits quittent chaque année le site. Auxquelles s’ajouteront demain mascottes (gros beignets) et navettes. Car le groupe a rejoint, fin 2024, le giron du géant suisse Emmi et renforcé, du même coup, son titre de leader européen. Renaison bénéficiera, par ruissellement, de beaux investissements : 10 millions d’euros ont été budgétés sur l’année 2025. En s’équipant de trois nouvelles lignes de production (leur nombre sera porté à huit), le site accueillera davantage de monde. La direction prévoit d’embaucher 30 salariés (les postes sont ouverts). La pâte ne demande qu’à lever. + d’infos mademoiselledesserts.com Médailles à l’honneur La deuxième cérémonie des médailles départementales s’est tenue fin 2024 en présence de Georges Ziegler et de plusieurs élus. PDG de Pacau couture (confection de vêtements flous pour les marques de luxe), Éric Ciampi a reçu les honneurs de la collectivité au même titre que Gérard Vacher, président de la Société hippique de la Loire, les bijoutiers Tournaire, père et fils, les chanteurs Raphaël et Théo Herrerias, membres du groupe Terrenoire, le boulanger Fabrice Allirol et Dominique Roche, ancienne secrétaire du Secours populaire... 1.680 m2 Le volume d’eau traité quotidiennement par la nouvelle usine de potabilisation de Balbigny, un équipement financé à hauteur de 200.000 € par le Département. Roanne / original : neuf tenues de reine Couturier-styliste, Joël Cherpin ressuscite à Roanne la mode XVIIIe. Il eut aimé vivre à la cour. On donne à Paris deux messes annuelles pour les rois déchus. Joël Cherpin assiste à la bénédiction des tombes à la basilique de Saint-Denis. Ce catholique affiché, royaliste dans l’âme, aime à se recueillir en ce lieu mémoriel. « Une fois, j’y ai croisé Louis XX, duc d’Anjou, héritier du trône de France », raconte-t-il, ému, depuis son petit appartement de l’avenue Gambetta à Roanne. Décor de boudoir, coussins brodés, thé à la rose de Versailles, biographies de nobles illustres… L’homme, qui ne dira pas son âge, cultive son excentricité. En 2017, il se décide, non sans appréhension, à ne plus vivre que de ses deux passions : la couture et l’Histoire de France. Ce qu’il en résulte ? D’exceptionnelles robes d’apparat qu’auraient pu porter, en leur temps, Marie-Antoinette d’Autriche, Jeanne-Antoinette Poisson (marquise de Pompadour) et Jeanne Bécu, comtesse du Barry. Neuf toilettes XVIIIe reconstituées d’après tableaux. De sérieuses recherches devancent chaque réalisation. « Je me rends régulièrement au Louvre. Je couds comme autrefois, à la main, avec des tissus de 80 ans d’âge, chinés dans les brocantes ». Autodidacte, le Roannais travaille la nuit, au son des grandes œuvres de Lully et consorts. Son savoir-faire est reconnu par la Ville de Roanne qui lui confie l’organisation d’un défilé en 2019. Début 2024, il expose dans le cadre du Musée Déchelette pour les besoins d’un film documentaire. Ses pièces maîtresses ne sont pas à vendre. Il les réserve à des événements plus culturels. « Je les loue pour des expos ou pour orner le hall d’un château ». Lui qui œuvra jadis pour des cabarets tire aujourd’hui l’essentiel de ses revenus de la vente de chapeaux, bijoux, sacs et pochettes. Sa société, Le Lys vert, ne fait que dans le baroque. Évidemment. + d’infos Joel Le Lys Vert 148.000 € La somme versée par le Département pour la création d’un pôle social et culturel à Saint-Forgeux-Lespinasse englobant hall d’exposition, salle multimédia, médiathèque, commerce et logements. Aides aux associations : canton de Renaison Huguette Burelier et Antoine Vermorel Marques, conseillers départementaux du canton de Renaison, ont décerné 11 prix d’une valeur de 1.000 eurosaux associations locales, cet automne, dans le cadre de l’opération « Budget participatif ». 23 candidats avaient postulé à l’événement. Ils ont été départagés par les internautes. Grand gagnant, Avenir Cote Foot de Renaison emmènera ses joueurs au Grau du Roi pour un tournoi. L’actu dans votre canton Roanne 1 Roanne 1 : 29.618 habitants Deux exemples de projets portés par vos élus Le Département est, en Roannais, au rendez-vous de forts enjeux environnementaux et sociaux. Vos élus : Jean-Jacques Ladet Brigitte Dumoulin C'est voté Pédaler en toute sécurité à Mably « L’attachement est fort, dans le Roannais, à la pratique du vélo. Nombreux sont les habitants à pédaler au quotidien dans leurs déplacements domicile-travail. La RD27 à Mably avait besoin d’être sécurisée. C’est chose faite depuis 2024 ». Deux bandes cyclables unidirectionnelles de 1,75 m de largeur bordent aujourd’hui l’itinéraire sur près d’1,8 km. Montant investi par la collectivité : 1,25 million d’euros (incluant le traitement du giratoire situé entre la RD39 et la RD43, dit « rond-point des quatre routes »). « Nous sommes là au cœur des compétences départementales, au carrefour de nombreuses problématiques : activité sportive, prévention santé, jeunesse (les élèves du collège Aragon pouvant utiliser les pistes, N.D.L.R.), se réjouissent Brigitte Dumoulin et Jean-Jacques Ladet. Le Département ayant soutenu d’autres projets d’aménagement dans le Roannais, le maillage s’avère désormais efficace. Il y a du sens à tout ça. » Une nouvelle cantine pour l’école des Sables On compte quatre groupes scolaires à Mably. Dans le passé, la commune ne disposait que d’une cuisine centrale pour nourrir l’ensemble des demi-pensionnaires, obligeant les jeunes écoliers à se déplacer jusqu’au Bourg tous les midis. Décision fut prise, en 2016 et 2017, d’équiper l’école des Tuileries et l’école Prévert de restaurants scolaires. Restait l’école des Sables. Elle sera à son tour dotée d’une cantine, courant 2025 (et d’un petit bâtiment annexe qui pourra servir de garderie et de salle polyvalente). La municipalité prévoit d’investir 1,2 million d’euros ; le Département apportera 178 300 € au titre des solidarités territoriales. Les primaires feront ainsi l’économie de 45 minutes de trajet journalier. Une centaine d’enfants gagneront en confort. Centre Numérique en Loire Le Département a décroché le prestigieux prix « Tech Champion de France 2024 » courant décembre à l’occasion des Assises nationales des collectivités numériques à Poitiers. Une distinction remise pour le dispositif Cybermétéo. Un boîtier Detoxio, protégeant les systèmes d’information, est mis gratuitement à la disposition des 323 communes de la Loire. « Ce prix consacre notre avance en cybersécurité », s’est réjouie Séverine Reynaud, vice-présidente en charge du numérique. Saint-Marcellin-en-Forez / métier d’art : une affaire bien montée L’entreprise Macel façonne le cuir pour le monde de l’équitation. Patrick Fesquet est un patron soucieux du détail, un homme que n’effraient pas les distances. « Nous nous déplaçons systématiquement pour ajuster nos produits au dos de l’animal », confie le directeur de Macel, entreprise spécialisée à Saint-Marcellin-en-Forez dans la sellerie haut-de-gamme et sur mesure. Cuirs, coutures, surpiqûres, strass… On accède ici aux moindres désirs des cavaliers, autant que l’on veille au bien-être animal. Un argument commercial. « C’est ce qui nous différencie des autres », lâche Patrick Fesquet, rembobinant l’histoire. L’aventure débute en 1968 sous l’impulsion de Philippe Guillot de Suduiraut alors que ce noble normand entreprend de révolutionner l’accessoire équestre. La selle, pense-t-il, doit être plus légère et proche du cheval. Jeune menuisier, Patrick Fesquet est embauché en 1987 pour concevoir le stand d’un salon parisien. Après trois mois de contrat précaire, il intègre l’équipe de Deauville où sept années de service font de lui un chef d’atelier accompli. Débauché par la concurrence, il atterrit dans la Loire avant de s’établir à son compte en 2009. Il rêve alors du nom de Macel ; convainc son ancien maître, âgé de 87 ans, de lui céder marque et modèles. L’histoire connaît ensuite un développement assez classique : premiers succès domestiques (il travaille dans son garage), croissance, déménagement. Douze personnes vivent désormais de l’activité dont sa femme, comptable, ses deux fils et un MOF (Meilleur ouvrier de France), Guillaume Gent, placé en 2023 aux commandes de l’atelier. Un effectif de taille à traiter 300 commandes annuelles pour le saut d’obstacles, le dressage, le cross ou le polo. « Nous venons d’équiper l’une des meilleures équipes d’Argentine ». La PME travaille, pour chacune de ses créations, avec les meilleurs cavaliers mondiaux. Benjamin Fesquet en reprendra les rênes courant 2025. + d’infos : macel-sellier.com N°1 Le BCMF (Basket club Montbrison féminin) a remporté en décembre le trophée de la Meilleure équipe décerné dans le cadre des Victoires du sport. Social, Boën-sur-Lignon Entièrement réaménagés courant 2024, les bâtiments dévolus au service social, rue de Lyon à Boën-sur-Lignon, ont reçu la visite du Président Georges Ziegler fin novembre. 507.000 € ont été déboursés pour la création d’un accueil et d’un espace d’attente réservé au public, d’un espace de travail partagé, de plusieurs bureaux d’entretien… Le service social a été sollicité près de 4 384 fois et a réalisé 2 396 entretiens en 2023. Sauvain / dynamisme : Salon de l’agriculture :, 14 ambassadeurs ligériens Le Département de la Loire reconduit sa participation au Salon international de l’agriculture du 22 février au 2 mars. La Ferme des Épilobes sera du voyage. Il ne s’agit pas de gagner des marchés mais de vendre un territoire. C’est un vrai plaisir que de mettre en avant la Loire ! » Quatorze fermes ligériennes feront le déplacement à Paris du 22 février au 2 mars pour animer le stand du Département au Salon de l’agriculture. Toutes étaient déjà du voyage en 2024. De l’expérience, elles gardent un bon souvenir. « Les Ligériens expatriés étaient tout heureux de retrouver des produits de chez eux, de mettre un pied au pays. L’ambiance était sympa. Et le rendez-vous est important. C’est une belle vitrine pour la Loire », déclare Véronique Murat. Ancienne élue à la Chambre d’agriculture, la Sauvagnarde élève 60 laitières dans les monts du Forez. Elle y a deux associés : son fils et un voisin, installés en 2018. Sous leur impulsion, la Ferme des Épilobes a fait le choix de la transformation. « C’était une façon d’aller au bout de la démarche », confie Véronique Murat. Un tiers de la production laitière est aujourd’hui emprésurée pour produire de la fourme. 17 tonnes de persillé quittent chaque année le laboratoire, dont 60 %, affinées, à destination de l’entreprise ELS. « Nous écoulons le reste en grande surface et magasins de producteurs », détaille la Sauvagnarde élue l’an dernier présidente du GIE (groupement d’intérêt économique) créé pour le Salon. Le but de l’association ? Permettre aux 14 envoyés ligériens de vendre leur marchandise qu’ils soient présents ou non sur toute la durée de l’événement (le travail à la ferme ne tolérant pas de longues absences). « Une caisse commune recueille le produit des ventes. Le public peut ainsi déguster nos spécialités quel que soit son jour de visite. » Au menu pour les gourmands : saucisson, soupe de poisson, pâté, pâte à tartiner, rigotte de Condrieu et bien sûr fourme de Montbrison ! En chiffres 180.000 € : le montant investi par le Département et les intercommunalités pour assurer la présence de la Loire à Paris en 2025. Le SIA draine 600.000 visiteurs. Monts du Forez / tourisme : passage d’un gaulois à vélo L’explorateur Cédric Tassan ne se déplace qu’à vélo. Son « trip » : faire connaître aux Français les meilleurs spots de VTT du territoire. Une histoire de sport et de rencontres, chaque pause étant prétexte à la découverte de richesses locales. Après le Lubéron, la Drôme, l’Aveyron, l’homme était cet automne en tournage dans la Loire. Le rendu, produit par la Fédération française de cyclotourisme, Uptrack et Vtopo, sera visible sur les réseaux fin janvier. + d’infos : veloenfrance.fr/un-gaulois-a-velo L’actu dans votre canton Andrézieux-Bouthéon Andrézieux-Bouthéon : 45.755 habitants Deux exemples de projets portés par vos élus Grâce à son tissu associatif, industriel et commercial riche, le canton d’Andrézieux-Bouthéon est attractif et dynamique. L’appui du Département est essentiel pour les communes dans la réalisation de leurs projets. Vos élus Sylvain Dardoullier Nicole Bruel C’est voté Une gare embellie à Montrond-les-Bains 109 places de stationnement ont été aménagées aux abords de la gare de Montrond-les-Bains. L’espace de 7.600 m2 s’est doté d’un quai pour les bus, de cheminements piétonniers et cyclables et d’espaces verts. Objectif affiché : encourager le recours au train plutôt qu’à la voiture en améliorant l’accessibilité de la gare (notamment grâce aux modes doux) et le confort des usagers. Deux petits bâtiments techniques ont été démolis ces derniers mois de manière à libérer l’espace. Cet important projet est porté par la Communauté de communes de Forez Est (1,925 million d’euros) et soutenu par le Département. Une subvention de 670.000 euros sera versée pour aider à la réalisation des travaux, avec l’espoir que l’intermodalité décongestionne les routes de la plaine du Forez. Cette nouvelle entrée de ville a été inaugurée le 20 décembre. Des rénovations de mairie accompagnées Le Département soutient les petites communes dans la rénovation de leurs mairies ; lieux d’exercice de la démocratie et bien souvent lieux de patrimoine. Deux bourgs ont récemment bénéficié d’une enveloppe « territorialisée » : Unias et Veauchette. 140.000 € ont été attribués à Veauchette pour la mise aux normes d’accessibilité du bâtiment et la reprise des abords (sur une enveloppe globale de 829.000 €). Le chantier, dont la livraison est prévue fin janvier, permettra également de sécuriser l’accès à l’école et à l’auberge. 9 150 € ont été versés pour la mairie d’Unias, qui a bénéficié par ailleurs de 86.000 € pour la création de la cantine et de la bibliothèque. Sud Saint-Étienne / alimentation : circuits-courts, ils changent d’échelle De la ferme au quartier fait le lien entre producteurs et consommateurs. Imaginée il y a 15 ans sur le modèle de l’Amap (Association pour le maintien de l’agriculture paysanne), De la ferme au quartier a choisi de se tourner vers la restauration collective. La SCIC (Société coopérative d’intérêt collectif) l i v re aujourd’hui deux cuisines centrales : Saint-Jean-Bonnefonds et Le Chambon-Feugerolles. Elle assure, en plus, l’approvisionnement d’une partie des crèches stéphanoises, travaille pour le réseau des Biocoop et certains restaurateurs (Ethic table et Madame, table de cheffe, notamment). 900 références se disputent les rayonnages de l’entrepôt logistique de Terrenoire. Tout ou presque est siglé bio. Mieux encore : directement issu d’exploitations locales et paysannes. « Nous travaillons essentiellement avec des producteurs en plein champ qui fixent collégialement les prix, précise Ameline Shah, chargée de développement. Nous ne négocions pratiquement pas. De cette manière, chacun est justement rémunéré ». 6 des 110 fournisseurs siègent en plus au conseil coopératif. La formule séduit les collectivités tant et si bien que la petite SCIC connaît une croissance à deux chiffres (elle espère faire +20 % en 2025). Une grosse levée de fonds lui a permis d’investir en 2023 sur la plateforme de l’allée Mathieu-Murgue. Une campagne de titres participatifs est toujours en cours. L’entreprise prévoit de rémunérer ses investisseurs au taux fixe de 0,75 % et jusqu’à 3 % en fonction des résultats engrangés dans l’année. Le titre est affiché au prix de 100 €. Une belle façon de miser sur l’économie sociale et solidaire. Les personnes intéressées ont jusqu’au 6 février pour se manifester. + d’infos : delafermeauquartier.org Projet artistique, Pilat Deux sentiers pédestres ont été aménagés par le Département au cœur de la forêt de Salvaris, labellisée Espace naturel sensible (ENS). Le projet a vu l’installation d’une passerelle incurvée en forme de sauterelle, de belvédères en bois, d’un petit amphithéâtre, de totems, cabanes, d’un enclos pastoral en pierre de schiste mais aussi de trois créations réalisées par les élèves de l’École supérieure d’art et de design (Esadse). Des œuvres inaugurées par les élus en novembre -le Département a versé 15.000 € pour l’ensemble-, à découvrir lors d’une balade hivernale. Depuis Rochetaillée, poursuivre jusqu’au plateau de la Barbanche pour accéder au site. 8 mois La grimpeuse stéphanoise Anouck Jaubert a décroché un contrat de huit mois au Pôle France de Voiron. Sa mission : entraîner l’équipe tricolore d’escalade de vitesse. Collèges, Saint-Étienne Après les intempéries des 17 et 18 octobre et sachant les risques amplifiés par le changement climatique, le président Georges Ziegler, le préfet Alexandre Rochatte et l’inspecteur d’académie Thierry Dickelé ont souhaité que chaque élève de 4e bénéficie d’une formation au risque inondation et aux situations d’urgence. Les collégiens de Gambetta à Saint-Étienne ont été les premiers sensibilisés. Une action préventive confiée aux soins des sapeurs-pompiers. Saint-Étienne / insolite : à la conquête de l’air En six ans, la Sky academy a formé près de 150 « personnels navigants ». Embarquement immédiat. Cheveux tirés, ongles vernis, talons hauts et tailleur sombre… On pourrait croire ces jeunes femmes descendues d’un gros-porteur. Elles n’aspirent qu’à prendre leur envol. Séverine, 25 ans, et Célia, 23 ans, sont aspirantes hôtesses de l’air. Leur présence incongrue en hyper-centre de Saint-Étienne tient aux efforts conjugués de Samira Abdenouri et Virginie Cabane. Diplômées en langues et ressources humaines, ces Ligériennes rattrapées par la bougeotte ont longtemps « navigué » de concert ; à bord des vols long courrier d’Air Bourbon, puis sur les lignes d’Air Méditerranée, jusqu’à préférer le sol aux turbulences de la troposphère. « L’idée nous est venue de monter un centre de formation à taille humaine afin de partager notre expérience ». La Sky academy rejoint en 2018 le petit cercle d’écoles agréées par la Direction générale de l’aviation civile. Là où les grosses structures dominent, l’institution stéphanoise joue la carte de la proximité, du suivi individualisé et de modules optionnels (anglais renforcé, coaching personnalisé, initiation à la langue des signes…). Chaque promotion compte une vingtaine d’élèves. La formation dure trois mois, mêlant théorie et pratique. « Le rythme est très intense. Nous avons trente jours pour mémoriser un classeur de 800 pages », glisse Séverine. Un passage obligé pour prétendre à l’examen national du CCA (Cabine crew attestation) et au recrutement. Dotée d’une antenne à Clermont et bientôt d’une succursale en Savoie, l’école séduit tous types de profils (jeunes bacheliers, soignants désabusés, quinquagénaires en reconversion…) et affiche de bons taux de réussite. Au tableau des médaillés, et non des moindres : un élève engagé pour voler sur l’avion présidentiel. + d’infos : skyacademy-cca.com Pilat / agriculture : 4 fermes, 1 fromagerie Fromage rond, tommette, faisselle, brique moelleuse, petit et gros bleu… Quatre exploitations ont mutualisé leurs moyens courant 2023 pour fonder la Fromagerie des quatre fermes à Burdignes. Un bâtiment en bois de 700 m2 abrite la transformation de lait de vache, partiellement écoulée en restauration collective. 20 146 € ont été versés par le Département pour aider à concrétiser ce projet. + d’infos : le magasin est ouvert les samedis et dimanches de 10 à 12 h, facebook Fromagerie les 4 fermes L’actu dans votre canton Saint-Étienne 2 Saint-Étienne 2 : 36.350 habitants Deux exemples de projets portés par vos élus Le canton de Saint-Étienne 2 est très urbain. Nous sommes élus par les résidents de trois grandes communes : Saint-Étienne, Le Chambon-Feugerolles et La Ricamarie. Vos élus Jean-François Barnier Pascale Lacour C'est voté Un nouveau complexe sportif au Chambon-Feugerolles Gymnastes et judokas bénéficient, rue Victor-Hugo au Chambon-Feugerolles, d’un équipement admirablement réhabilité. Inauguré fin novembre, le complexe sportif Porte du Pilat a vu le jour sur les fondations de l’ancien gymnase le Rabelais, structure datée de 1962 devenue vétuste et énergivore. 1.300 m2 ont été ajoutés aux 500 m2 d’origine et trois espaces aménagés : 700 m2 dédiés à la pratique du cheval d’arçon et des barres asymétriques (poutres, anneaux, fosse et tapis complètent le praticable), 230 m2 de tatamis et 70 m2 consacrés à la préparation physique. Près de 500 adhérents se croisent aujourd’hui dans les vestiaires dont font usage La liberté gym, les Arts martiaux de l’Ondaine et Gym Boxe Chambon. 4,3 millions d’euros ont été engagés pour cette réalisation. Le Département de la Loire a participé à hauteur de 186 300 euros. La commune du Chambon n’est pas seule aidée sur le canton. « Nous participerons notamment à la réalisation du pôle petite enfance à La Ricamarie sur le quartier de Montrambert », glisse Jean-François Barnier. Ouverture prévue en 2025. Améliorer le cadre de vie de La Cotonne La Cotonne à Saint-Étienne fait partie des quartiers ciblés au titre de la rénovation urbaine. État, Ville, Métropole et Département investissent massivement de manière à offrir un meilleur cadre de vie aux habitants. Il s’agit de démolir ou rénover des logements, de valoriser le patrimoine paysager de la colline et de remettre à niveau les équipements majeurs. À ce titre, le Département a soutenu la rénovation de l’école Rosa-Parks : 416.100 € de subventions ont été versés sur un budget global de 2,7 millions d’euros. 250.000 € sont encore budgétés pour les espaces publics. Le dossier Enseignement artistique 48 écoles, un chef d’orchestre Musique, danse, théâtre… Le Département soutient les pratiques artistiques dans la Loire. Il veille à la qualité des enseignements et à l’harmonisation des contenus. Ils sont 48 à la Pacaudière, 113 à Bonson, 240 à Firminy… 11.000 dans toute la Loire. Élèves musiciens, danseurs, comédiens qu’accompagne le Département dans leur découverte des arts. Charge à l’institution de « créer, coordonner et d’animer un réseau d’enseignement ». 48 écoles composent ce maillage dont 80 % proposent l’apprent issage de la musique, discipline reine héritée des lointaines harmonies (dans le temps, chaque commune avait sa batterie fanfare). « Plus de la moitié des établissements se trouvent sur le territoire de Saint-Étienne Mét ropole, note Olivier Larcade, responsable du service enseignements, création et diffusion artistiques. Cela s’explique essentiellement par des raisons démographiques. Mais il n’existe aucune zone blanche dans la Loire. Nous préservons en zone rurale de toutes petites écoles avec très peu d’élèves ». Bien que solfège, pratiques instrumentales, tours, glissades relèvent avant tout du loisir, les leçons s’avèrent travaillées. Le modèle des grands conservatoires a fait tache d’huile. Les petites structures s’en inspirent et on se réfère aujourd’hui aux prescriptions du ministère pour penser les contenus pédagogiques. « Le niveau s’en trouve considérablement relevé, harmonisé », apprécie Olivier Larcade. Et ce d’autant que le Département pousse à la roue. Impossible d’intégrer le réseau sans montrer patte blanche. Les gages à fournir ? Deux documents d’abord : projet d’établissement et règlement intérieur. Trois marques de sérieux ensuite : disposer d’un responsable pédagogique, employer ses professeurs en CDI (contrat à durée indéterminée) et bénéficier d’un soutien communal ou intercommunal. Les récalcitrants sont priés de plier bagage (« Une dizaine d’écoles ont quitté le réseau ces douze dernières années »), les admis récompensés, subventions à la clef. Les sommes varient selon le nombre d’élèves et de professeurs diplômés. « Nous sommes bien soutenus », confie Lynda Devanneaux, chargée de la direction des études théâtrales au conservatoire Massenet. Aménagé au troisième étage de la Comète à Saint-Étienne, son bureau fait office de tisanerie et de salle des professeurs. Les restes d’un encas vite avalé trainent sur la table basse. Le lieu respire la vie, l’enthousiasme. Dans les pièces attenantes, des centaines d’œuvres en 4 ou 5 actes et quelques canapés pensés pour la détente. « Nos tutelles, Ville et Département, investissent massivement. C’est une chance sachant le nombre de compagnies amateurs dans la Loire et les besoins potentiels en ressources et formation ». Les aides importent plus encore dans les écoles associatives. « Elles représentent jusqu’à 25 % des budgets de fonctionnement, souligne Olivier Larcade. Cela permet d’amoindrir considérablement le reste à charge pour les familles. C’est important car la pratique demeure onéreuse. On peut l’estimer à près de 500 € par an, sans parler de l’achat de l’instrument. » Tous les ans, en juin, les projecteurs se braquent sur quelque 500 apprenants qui, timides, affrontent le regard de jurys d’audition. C’est une spécificité dans la Loire, seul Département français à organiser des examens territoriaux. L’exercice vaut pour la musique mais aussi, depuis dix ans, pour la danse (« parce que la spécialité s’est beaucoup développée »). Tout le monde, cela dit, ne s’y frotte pas. « Les examens ponctuent la fin d’un cycle, ils interviennent généralement entre trois et cinq années de pratique mais n’ont rien d’obligatoire. C’est un service proposé aux élèves et à leurs professeurs ». Envoyés, qui à la Talaudière pour la danse, qui à Saint-Étienne pour le piano… Au Pax, les tenants des musiques actuelles. C’est là, passé l’accueil couleur cerise, que batteurs, bassistes et guitaristes montent sur les planches. Le décorum -50 m2 de scène et 90 fauteuils de velours- impressionne. Les élèves n’occupent pas seuls l’espace. « Nous rémunérons des professionnels dont un chanteur pour les accompagner sur deux morceaux de leur choix », glisse Olivier Larcade. Dans le top 3 des plus joués : Back in black d’AC/DC. Les musiciens s’exécutent sans broncher. « Nous ne cherchons pas le zéro faute, précise Antonino Reina, professeur associé. C’est l’aisance dans le jeu que nous évaluons, les regards au public, la qualité de l’interprétation. Nous n’avons qu’un conseil pour les aspirants : profiter du moment. Car pour beaucoup, il s’agit d’une première scène ». La grande classe. Votre école fait-elle partie du réseau départemental ? Pour le savoir, rendez-vous sur : loire.fr/enseignementartistique Corinne Besson-Fayolle, vice-présidente déléguée à la Culture Notre but est de rendre la culture accessible au plus grand nombre, notamment à la jeunesse. Nous pourrions, à moyen terme, nous ouvrir à d’autres pratiques comme les arts visuels et les arts numériques. En chiffres 125 € la somme versée par le Département pour chaque élève -enfant ou adulte suivant un cursus musical complet (formation musicale, instrument et pratique collective). Des tarifs similaires s’appliquent pour la danse et le théâtre. 1 le Département de la Loire est le seul en France à disposer d’une maîtrise (c’est-à-dire d’une école de chant) administrée par la collectivité. 1,445 Mm€ le budget consacré en 2024 aux établissements d’enseignements artistiques. « Le comédien est son propre instrument de musique » L’intérêt pour le théâtre ne se dément pas. Il va même croissant depuis quelques années. Le conservatoire Massenet en a fait une spécialité. Directrice des études, Lynda Devanneaux s’en explique. Il y a 12 ans, la pratique du théâtre était, au conservatoire, limitée à l’existence de trois ateliers amateurs. Qu’est-ce qui a changé ? Décision a été prise de monter une section en bonne et due forme. Les deux premières années, nous avons été nomades, puis logés dans l’ancienne école des Beaux-Arts. Nous avons investi les locaux de la Comète il y a quatre ans. Cela valait le coup d’attendre ! Aujourd’hui nous disposons d’un cursus complet organisé en trois cycles. Une dizaine de personnes composent l’équipe pédagogique, sans compter les intervenants extérieurs. Votre enseignement est-il réservé à l’élite ? Absolument pas. On peut entrer chez nous à 15 ans (les 15-25 ans constituent un public prioritaire, N.D.L.R.), sans avoir jamais fait de théâtre. Les cours sont ouverts à tous, sans présupposer du devenir des élèves. Beaucoup n’aspirent d’ailleurs qu’à une pratique amateur. C’est pour certains un moyen de gagner en confiance. Les études sont pensées pour s’adapter au rythme de chacun. Il faut néanmoins passer une audition d’entrée… Le nombre de places (70, dont 25 réservées aux collégiens du Puits de la Loire, l’établissement disposant d’une classe à horaires aménagés) nous y contraint. Les auditions sont adaptées au niveau des candidats. Seuls les meilleurs souhaitant intégrer le « Cursus préparatoire à l’enseignement supérieur » passent un concours. En quoi consiste la formation de l’acteur ? Il y a tout un travail technique du corps et de la voix car le comédien est son propre instrument de musique. Les élèves étudient le souffle, le placement, l’impro. Nous veillons à les confronter aux différentes écritures dès le premier cycle. Nous abordons le théâtre du répertoire comme le théâtre contemporain en mettant l’accent sur les auteurs toujours vivants. + d’infos : lacomete.saint-etienne.fr/cometiens/art-du-theatre/ N°1 : l’école de Solaure forme les professeurs aux pédagogies incluant du numérique. « Nous disposons d’un organisme de formation professionnelle certifié ». une offre unique en France. Une école connectée Les outils numériques servent l’apprentissage de la musique à Solaure, école dite « connectée ». Rien à voir avec la MAO (musique assistée par ordinateur, encore que la discipline ait sa place rue Bossuet), on parle ici de nouvelles méthodes d’enseignement. « Parce que nos élèves ne viennent pas tous de familles de musiciens et que le travail à la maison peut être laborieux. Nos outils facilitent la pratique du solfège, de l’instrument, du chant ». Comment ? En offrant la possibilité d’enregistrer sa prestation, de s’accompagner d’une bande son, de modifier un rythme… Quand la musique est bonne Experte en musiques actuelles, l’école de Lorette a, parmi les dernières, intégré le réseau départemental. Le Département est un très grand partenaire. Sans son aide financière, il nous faudrait fermer. Pareille réussite mérite applaudissements. En 10 ans, l’école de musiques actuelles de Lorette (Emas) a connu une croissance de plus de 300 %. C’est en 2013 qu’Antonino Reina, enseignant au conservatoire de Rive-de-Gier, a l’idée d’une structure associative dédiée aux musiques amplifiées. Son expérience professorale et sa carrière de musicien (il est membre des groupes Looma, Under pressure, Supernatural) parlent en sa faveur. Il gagne la confiance du Département et de la municipalité qui lui concède un petit local de 55 m2. Le corps enseignant s’étoffe à mesure que la demande progresse. Batterie, basse, guitare, piano, chant… L’offre de cours va jusqu’à englober du théâtre et de l’éveil musical. Si bien que le déménagement s’impose. Relogée en 2016 dans une ancienne caserne, l’Emas compte désormais 104 étudiants. D’autant plus fou que deux conservatoires rayonnent en proximité dans la vallée. Antonino Reina entretient de bonnes relations de voisinage. « Lorsque nous avons des demandes pour des instruments dits “classiques”, type violon, flûte ou saxo, nous les adressons au conservatoire et la réciproque est vraie. Nous travaillons souvent sur des projets communs ». À la nuit, les murs de l’ancienne caserne tremblent du bruit des amplis. Les pratiques collectives font la part belle aux accords de U2, Queen et Bon Jovi. « Après trois ans d’instrument, nous proposons aux élèves d’intégrer un atelier, glisse Antonino Reina. Mais nous recrutons aussi à l’extérieur. Il arrive que des retraités se présentent aux auditions ». Les groupes sont établis par classes d’âge (16-20 ans, 30-40 ans, 40-65 ans). Un terrain vague jouxte le bâtiment. La municipalité projette d’investir 680.000 € dans une nouvelle école. Mieux qu’une récompense, une marque de confiance. + d’infos : emas-lorette.fr Portrait d’agent Au service des élèves et professeurs Employée au collège de la Côte roannaise, Amandine Vieilledent entretient salles de classe et réfectoire. Trahie par ses origines méditerranéennes. Amandine Vieilledent a l’accent chantant du Sud. Partie d’Orgon dans les Bouches-du-Rhône en 2022, la jeune femme a demandé son rattachement définitif à la Loire, courant 2024, après deux années passées à Balbigny. Affectée au collège de la Côte roannaise à Renaison, elle oscille depuis septembre entre gestion du linge, nettoyage des classes de sciences, d’histoire et de langues. « Nous avons chacun notre secteur (le Département emploie neuf agents, dont un contrat aidé, à Renaison, N.D.L.R). Halls et sanitaires sont traités en commun, tout comme le réfectoire ». 453 demi-pensionnaires, soit 89 % de l’effectif scolaire, la croisent chaque mardi à la cantine. Chargée d’aider aux préparations froides puis au service, Amandine Vieilledent goûte particulièrement ce moment. « Tout est fait maison. Le chef nous délègue en fonction de ses besoins. Salades, desserts… Parfois un peu de plonge, pour avancer les collègues. Je ne vois pas le temps défiler ». Passée par un poste de manager chez Marie Blachère, Amandine Vieilledent n’attendait pas tant de sa reconversion. « On ne peut pas parler de métier choisi. Je le qualifiais il y a quelques années d’alimentaire mais je ne vois plus les choses de la même manière. Je travaille pour le bien-être des élèves et des professeurs qui se montrent très respectueux. » Elle a, pour les 6e, ses « petitouts », un regard indulgent et partage avec eux de brefs instants de complicité. « Avec mon accent, ils me taquinent un peu. Nous ne sommes pas là pour accompagner les élèves mais ils peuvent compter sur nous si nécessaire ». Son ambition à court ou moyen terme : intégrer la brigade d’agents mobiles dédiée aux remplacements, un poste qu’elle occupait dans ses précédentes fonctions au collège d’Orgon, apprécié pour la diversité de ses rencontres. « J’aime le contact humain. C’est d’ailleurs ce qui me plaisait en boulangerie », confie l’employée, soucieuse du travail bien fait. Passer les concours de la fonction publique ? La Lentignoise caresse l’idée, regrettant n’avoir jamais effectué d’études en droit. « Je suis devenue maman très jeune. Je n’avais pas suffisamment confiance en moi, j’ai préféré avancer dans le boulot. Mais à presque 42 ans, cela ne m’effraie plus. Je me dis : “pourquoi pas ?” » + d’infos : loire.fr/3000agents 450 : le nombre de personnels techniques employés par le Département pour administrer les 48 collèges publics. Les agents assurent des missions d’entretien, de maintenance, de restauration et d’accueil. Ce travail se réalise en partenariat avec l’Éducation nationale. 38 : 109 agents ont une activité en lien avec la restauration scolaire : le Département gère 38 demi-pensions et sert 1.000 repas chaque jour. 34,7 M€ : le budget consacré aux collèges en 2023. Afin de faciliter le travail des employés, de diminuer la pénibilité, et d’augmenter la mécanisation, un marché a notamment été passé pour équiper les établissements d’autolaveuses et de monobrosses. 3.000 agents à vos côtés Inondations : il faudra 10 millions d’euros pour réparer. Il a beaucoup plu dans la Loire les 17 et 18 octobre. Les inondations ont abîmé les routes à Chavanay, Pélussin, Lupé, Malleval et Saint-Sauveur-en-Rue. L’eau a détruit certains ponts. Par exemple : -le pont de Chorieux, sur la route n°7 -le pont sur la Valencize, sur la route n°1086. L’eau, par endroits, est entrée dans les bâtiments. L’élu chargé des finances, Jérémie Lacroix explique : « Nous devrons faire des réparations au collège de Rive-de-Gier », Les travaux coûteront 10 millions d’euros. 2 millions d’euros seront dépensés en urgence. Le Département demande une aide à l’État. Les équipes travaillent dur pour permettre aux voitures de circuler normalement. Anniversaire : 90 hivers de sport à Chalmazel La station de Chalmazel a fêté ses 90 ans le 28 décembre. L’occasion d’une belle mise en lumière. Le saviez-vous ? Le site a longtemps collectionné les records : détenteur du plus grand téléski du Massif central (1,7 km), du plus long télésiège régional (2 km), précurseur dans l’enneigement de culture (bien avant de nombreux domaines des Alpes). Dans les années 50, les descentes s’effectuent essentiellement sous le mont Procher où l’on rémunère le perchiste un franc de l’heure. Mais c’est sur le secteur des Granges que la station connaît son plus fort développement. Peut-être avez-vous souvenir des « œufs » exploités de 1967 à 2002 ? 15 pistes parcourent toujours le domaine. À découvrir en famille tous les week-ends. Avec ou sans neige. + d’infos : chalmazel.fr Sobriété numérique : ne laissez plus vos téléphones dormir dans des tiroirs Le Département de la Loire et l’entreprise Orange organisent le recyclage des téléphones mobiles usagés. Disponibles dans les collèges, les lieux de médiation numérique, le réseau des médiathèques et bibliothèques, 48 boîtes de collecte ont été mises à disposition des ménages. Les appareils sont ensuite transmis aux Ateliers du bocage pour être triés, reconditionnés ou démontés. Loire Mag expérimente le F alc, langage utilisé pour rendre l’information accessible aux personnes en situa tion de handicap ou maîtrisant mal la langue française. Tous les articles sont également disponibles en version audio et braille. À retrouver sur loire.fr/webzine Les tribunes Groupe union pour la Loire Des élus de terrain, mobilisés pour valoriser la Loire Au nom du Département de la Loire, nous, élus de la majorité, tenions à vous souhaiter une excellente année 2025. Qu’elle résonne pour chacun de vous, Ligériens d’ici et d’ailleurs, comme une année de réussites et de défis relevés. Qu’elle signe pour la Loire, la poursuite de nos engagements pour que notre département reste un phare de solidarité, pour les communes, leurs habitants, notamment les plus fragiles. Élus de proximité, nous entamons cette nouvelle année nourris d’espoir car c’est au plus près de vous que nous agissons au quotidien pour améliorer la qualité de vie de tous, partout. C’est aussi au plus près de vous que nous mettons en œuvre des politiques ambitieuses pour valoriser notre département, pour le rendre toujours plus attractif et attirant. Un ancrage local, gage d’efficacité à tous les niveaux Élus en 2021, notre boussole est restée la même : agir tous les jours sur le terrain. Qu’il s’agisse des relations que nous entretenons avec l’ensemble des 323 communes que compte notre département, ou bien directement avec les habitants, associations, agriculteurs ou entreprises. Plus qu’un simple vœu pieux, cette volonté d’être présents sur tout le territoire nous est nécessaire autant que naturelle. À vos côtés lors des différentes inaugurations que nous soutenons régulièrement dans nos communes, ou lors des manifestations associatives ou assemblées générales, nous sommes heureux de partager ces moments qui forment le lien social. Les échanges qui naissent de ces évènements sont particulièrement constructifs et nous convainquent de l’utilité cardinale de cette proximité. Au-delà, nous avons à cœur de visiter nos exploitations agricoles, nos entreprises et nos artisans, vitrines incontestées de ce qui se fait de mieux et par-dessus tout, de ce qui fait la renommée de la Loire. Un Département qui célèbre ses terroirs Nos terroirs ont du talent ! C’est pourquoi nous les mettons à l’honneur depuis plus de 20 ans maintenant, à travers notre concours des produits fermiers. Un concours dont le succès n’est plus à démontrer, qui promeut nos producteurs et valorise tout un secteur de l’agroalimentaire, celui justement qui nous nourrit et que nous mettons dans les assiettes de nos collégiens et de nos aînés, résidents dans les Ehpad. Celui que nous défendons aussi contre la ratification de l’accord sur le Mercosur. Ce sont également eux, nos producteurs, que nous souhaitons valoriser et que nous valoriserons encore cette année au Salon international de l’agriculture. Pour la deuxième fois, notre département sera présent à cet évènement mondial qui fait rayonner à la fois nos territoires, nos terroirs, ainsi que nos savoir-faire. Ensemble, nous célébrons la Loire, nous la valorisons car nous sommes persuadés que notre département, fort de son histoire, de ses traditions et de ses habitants, est attractif, solidaire et résolument tourné vers l’avenir. Antoine Vermorel-Marques, président du groupe Union pour la Loire, Député, Le groupe de la droite, du centre et des indépendants Groupe Loire en commun Maltraitance institutionnelle, amplificatrice de pauvreté Ce sont 27 organisations, d’Amnesty International à ATD Quart Monde, de la LDH à Habitat et humanisme, du Secours catholique à APF France, qui ont souhaité attirer notre attention sur une double maltraitance, sociale et institutionnelle, dont sont victimes les plus pauvres. Cette maltraitance, sociale, est le fruit de la stigmatisation qui rend les plus fragilisés, responsables de leur situation, institutionnelle, par la difficulté grandissante d’accès aux droits liée aux règles toujours plus strictes qui leur sont appliquées. Les termes « profiteurs », « fainéants », « fraudeurs » vont dans le sens d’un rejet manifeste, aggravé par la complexité des procédures, la généralisation du numérique, les difficultés d’accès à un interlocuteur régulier. Les contrôles, de plus en plus fréquents, entraînent des arrêts de versement longs et préjudiciables. Cette maltraitance est souvent invisible puisqu’elle a pour effet que les gens ne demandent pas ou plus d’aide. La Fédération des Acteurs de la Solidarité confirme ces difficultés, renforcées par la hausse de la pauvreté. Le manque de moyens concerne aussi les professionnels confrontés à une perte de sens de leur métier et à des situations d’épuisement. Bien évidemment, le manque chronique de moyens humains et financiers est pointé comme un problème majeur par la FAS, évoquant une vraie question politique et un véritable choix de société. Nous ne sommes pas face à des chimères mais dans le champ des réalités sociales vécues par de nombreux concitoyens dans notre département. Aujourd’hui, La Loire ne prend pas le virage d’une nouvelle volonté politique sensible au signalement des associations, restant sur une vision conservatrice et souvent culpabilisante de l’action sociale. Le Département vous répond " J’ai entendu parler d’éducation positive. Ma famille me reproche de laisser tout faire à mon enfant. Qui écouter ? " Notre réponse L’éducation positive, ce n’est pas dire « oui » tout le temps. C’est faire avec son enfant, l’encourager, le comprendre, décrypter ses émotions, dire stop lorsque cela s’impose. Les services de la PMI (protection maternelle et infantile) accompagnent les jeunes parents au quotidien. Le sommeil de votre bébé vous inquiète, vous n’arrivez pas à gérer ses crises, vous vous posez des questions sur l’allaitement ? Des professionnelles vous répondent gratuitement au 04.77.49.76.76 (Allô PMI). loire.fr/pmi TV & podcast Loire Mag joue les prolongations... Tous les deux mois, nos partenaires radio et TV développent quatre sujets abordés dans nos pages. Interviews d’élu, reportages… Retrouvez l’émission réalisée par TL7 et le podcast de RCF Saint-Étienne sur loire.fr/webzine ; tl7.fr et rcf.fr/saintetienne Vous ne recevez pas le Mag ? Loire Mag est distribué gratuitement dans chaque boîte aux lettres du territoire, y compris celles disposant d’un autocollant « Stop pub ». Si vous ne le recevez pas : assurez-vous qu’il n’a pas été jeté par un membre du foyer et remplissez le formulaire à l’adresse loire.fr/webzine Séances publiques 21/02/25 (Orientations budgétaires) Une page d’histoire Un homme et des jeux On lui doit l’organisation des premiers grands jeux français de handisport. Son nom : Yves Nayme. Une pierre tombale en grès, un enduit fatigué, des touffes d’herbes folles… C’est au cimetière de Valbenoîte, à Saint-Étienne, qu’il faut chercher le souvenir d’Yves Nayme. Deux plaques de marbre rendent grâce au défunt. Où lire : « Merci pour cette grande aventure sportive ». Une allusion à ce qu’il fit pour le mouvement handisport, lui qu’un revers du destin plongea dans l’infirmité en juin 1956, au sortir d’une course en montagne : la pointe Francesetti par le refuge des Évettes. Nuit écourtée, efforts matinaux, soif lancinante. Au sommet, ce jour-là, le Stéphanois de 26 ans porte ses lèvres à la gourde d’un ami. Le récipient déborde de l’eau d’un névé. Non potable. Il recrache sans savoir que l’infection gagne déjà ses veines : poliomyélite. Douze jours plus tard, il est à l’agonie ; le virus le laisse paralysé d’une jambe. Cinq années de rééducation échouent à lui rendre sa complète mobilité mais le dispensent d’une canne. Pas sûr qu’il s’en console, lui, l’ex-mordu de ski. Jusqu’à croiser la route d’Étienne Chapas, unijambiste aveugle, sur les pistes de Courchevel. Le matériel est adapté, le professeur intraitable -capable de repérer une faute de carre au simple bruit des planches. Yves Nayme retrouve le plaisir de la glisse en même temps qu’il pressent l’intérêt du sport pour tous les « exclus de la terre ». Il crée en 1962 à Saint-Étienne l’Association sportive des handicapés physiques de la Loire. Les locaux, rue Michelet, sont exigus. « Nous avions une salle de pingpong, avec deux tables, un bureau et une salle d’haltérophilie », se souvient Christian Vigne. Mais le président a de nombreux projets. Il participe, en 1963, à la création de la FFSHP (Fédération française de sports pour handicapés physiques) et décroche en 1966 l’organisation des jeux européens. Ce coup de maître sert de tremplin : en 1970, Saint-Étienne est le théâtre des premiers jeux mondiaux. « Mes amis se plaignent du rythme trop épuisant que je leur impose », écrit-il à un correspondant danois. L’association a son siège rue de la Résistance, en son bureau. Représentant indépendant en textile comme l’était son père, il profite de ses voyages à l’étranger pour tisser des liens d’amitié avant de recevoir chez lui, à la Vivaraize. La petite maison bourgeoise, confiée en son absence aux bons soins du cinéaste Jean-Claude Parayre, est flanquée d’un jardin d’agrément dont il ne profite guère. Trop occupé à fréquenter les piscines (il nage le 25 mètres en 36’’8) et les services gouvernementaux. « Il tutoyait les ministres », confie Pierre Bayard, président du comité départemental handisport. Yves Nayme rayonne, à l’instar des grands. De belle stature, toujours très élégant, il est aussi sympathique que charismatique. « C’était un type tenace », confie Jean-Claude Parayre. Une forte tête briguant les premières places, célibataire endurci, se dévouant corps et âme. Trop, au goût de certains, qui lui reprochent son vif désir de briller. En 1970, les « tracasseries » se multiplient avec la FFSHP. Yves Nayme projette de grands jeux d’hiver à Chamonix. Il fait cavalier seul. On l’ostracise. Il se rebiffe, démissionne. On le radie. Les jeux ont finalement lieu à Courchevel sous l’égide d’une nouvelle fédération, la FFOHP, bâtie à son idée. Mais on ne peut éternellement rester fâché. Le ministère pousse à la réunification, effective en 1977. Yves Nayme organise encore les championnats du monde handisport Saint-Étienne en 1990 -un triomphe avant de prendre du recul. L’une de ses fidèles collaboratrices, Luciole de Richemond le remercie en ces termes : « Vous m’avez donné la joie de vivre par le sport. De n’être plus quelqu’un que l’on protège mais quelqu’un qui se domine ». 3 choses à savoir sur... Logistique Dans les années 70, les conditions d’accueil sont rudes, ce dont ne se formalisent pas les compétiteurs. « Les hôtels n’avaient pas de chambres accessibles, se souvient le basketteur Pierre Bayard. On était hébergés dans des casernes. Pour les déplacements, nous montions dans les camions de transport de l’armée. Ils avaient installé une rampe, seule manière d’embarquer les fauteuils ». Tout comme aux JO En 1990, Saint-Étienne entend frapper fort pour ses Championnats du monde. Les 2.000 ballons lâchés en 1966 et les milliers de lumignons installés en 1970 habitent encore les mémoires. Les organisateurs promettent du grandiose. 10 millions de francs sont engagés (dont 800.000 versés par le Département). Jean-Claude Parayre s’envole pour la Grèce. Il en ramène la flamme qui, débarquée en Savoie, est transportée en fauteuil jusque dans la Loire. Robert Hossein assure la mise en scène de la cérémonie d’ouverture commentée par Pierre Bellemare au stade Geoffroy-Guichard. L’hymne est signé Francis Lalanne. Le jour J, 1 200 athlètes défilent derrière leur drapeau. Gros sous « Yves était membre du Rotary club international. Sans eux, nous n’aurions jamais pu financer les Jeux de Courchevel, raconte Jean-Claude Parayre. Nous partions tous deux en fin de journée pour rendre visite aux antennes de Clermont-Ferrand ou Dijon. Nous projetions un ou deux films évocateurs de notre action. Il récupérait les chèques, je pliais les projecteurs. Le lendemain nous étions à Grenoble ou Lyon. » 1962 : naissance de l’Association sportive des handicapés physiques de la Loire 1966 : jeux européens 1970 et 1975 : premiers et deuxièmes jeux mondiaux 1990 : championnats du monde handisport Échappée belle Jasserie du Pilat le refuge sous les crêts Équipés de tremplins et remonte-pentes, les prés de la Jasserie ont été les premiers à s’ouvrir au ski dans la Loire. L’auberge accueille toujours familles et randonneurs. Fascinés, à raison, par cet exceptionnel coin de Pilat. Blancheur et fragilité de porcelaine. Prises dans le givre, les sapinières du Pilat confinent à l’enchantement. On pénètre leur couvert comme on déambule en cathédrale : enclin au silence. 900 mètres séparent le Crêt de la Perdrix du Crêt de la chèvre à La Valla-en-Gier. Itinéraire ponctué de névés et congères à parcourir l’hiver, chaussé de raquettes, en mode trappeur du Grand Nord. Même si l’épaisseur du manteau n’est plus celle d’antan ; rien à voir avec les glaces qui menacèrent d’engloutir Eugène Masson dans les années 1930 et que la cloche de la Jasserie sauva d’une mort certaine. Des années que l’on n’a plus entendu sonner l’appel « des égarés » sur les pentes de landes et myrtilliers. Aucun voyageur ne s’aventure plus dans la tempête. L’établissement pourtant demeure. Daté du XVe siècle, le robuste corps de ferme et ses 170 hectares sont depuis 1927 propriété de la famille Masson. Seul lieu habité à six kilomètres à la ronde (les premières villes, Saint-Étienne et Saint-Chamond, figurent à 30 minutes de voiture), l’institution sert de refuge aux promeneurs. On n’y dort plus (les normes de sécurité ont eu raison de l’activité ), mais on y dîne près de la cheminée. Une vingtaine d’extra assurent en saison le service de 200 couverts. Dehors, les traces de luge zèbrent le talus. Petits et grands s’adonnent en bordure de ruisseau aux plaisirs de la glisse. Le saviez-vous ? La Jasserie fut l’un des premiers « spots » de ski français. La légende raconte qu’Eugène travailla au premier tire-fesse de l’Hexagone, dans l’espoir de fidéliser sa clientèle. Un manque de fonds le priva du statut d’inventeur (le premier téléski tricolore fut construit à Abriès, dans les Hautes-Alpes en 1931). Les terrains de la Jasserie furent néanmoins dotés de remonte-pente (dès 1937) et de tremplins. On y sauta jusqu’à 20 mètres ! Les infrastructures tournent jusqu’en 1992. « Je me souviens de ces mercredis où l’on voyait débarquer les bus des centres de loisirs ; nous servions les chocolats chauds en enfilade », confie Jean-Marc Masson, quatrième du nom, qu’assistent aujourd’hui sa fille, Claire, et son ex-femme Séverine Boguniecki. Rongés de rouille, anciens pylônes et carcasses continuent d’habiter le décor. Jamais la famille n’a songé à débarrasser le paysage de ces fantômes. « Ce sont des reliques », sourit Jean-Marc. D’un certain charme dans le blanc dominant. Y aller À 30 minutes de voiture de Saint-Étienne et Saint-Chamond. Visiter En raquettes l’hiver, à pied l’été, la balade des crêts est un incontournable. Grimpez jusqu’au point culminant de la Perdrix (1.434 mètres) pour embrasser l’exceptionnel panorama sur les Alpes, les Cévennes et le Massif central. Vue sur 18 départements. Sur place, table d’orientation érigée par le Touring-Club de France. De nombreux sentiers quadrillent la zone. À tester aussi : 35 km de ski de fond sur le domaine du Bessat-Les Grands bois. Et un ludoski installé sur le front de neige à la Croix-de-Chaubouret. Se restaurer La Jasserie, cuisine comme dans le temps, tarte aux myrtilles, vin chaud et produits locaux. La réservation est recommandée. 04.77.20.40.16, lajasserie.com Se loger Chambres d’hôtes du Mont Pilat, gite-mont-pilat.fr Gîtes Le Crêt du chevreuil et Le Chaubouret, gites-de-france-loire.com, lechaubouret.com Pionniers Lorsqu’en 1927 Eugène Masson, employé du Trésor public, rachète les terrains de la Jasserie à La Valla, il n’imagine pas combien seront durs les premiers hivers. Sans électricité. Sans téléphone. Mais les skieurs sont nombreux, les dimanches, à venir tromper cette vie de solitude. Inspirant C’est à la Jasserie que « Dudu » Masson, fils d’Eugène, s’initie aux plaisirs de la glisse. Avec succès puisque le jeune homme, champion de France, décroche bientôt sa qualification pour les JO de Saint- Moritz. Les randonneurs règnent aujourd’hui sur les pentes de givre. Relève Jean-Marc Masson, quatrième du nom, son ex-conjointe et leur fille Claire. Les femmes ont toujours contribué au succès de la Jasserie. Toutes les sorties dans la Loire : loiretourisme.com Récits d'entreprises Made in Loire Pâte à modeler : locale et végétale C’est ce qu’on appelle « tirer son épingle du jeu ». Implantée à la Ricamarie, Sodertex était au siècle dernier spécialisée dans la découpe textile (opérateurs et machines travaillent toujours pour l’aéronautique, l’automobile et le ferroviaire). Dans les années 2000, Geoffroy Cizeron choisit de se diversifier dans l’objet promotionnel. En 2009, une grosse découpe de rouleaux de feutrine lui souffle en plus l’idée des loisirs créatifs. 450 produits (gommettes, pompons, ardoises) portent aujourd’hui le nom de Loolipo. Cela ne vous évoque rien ? C’est que la marque n’a pas (encore) inondé le marché du jouet grand public. « Nous travaillons à 95 % pour les centrales d’achat scolaires », indique Agathe Dévoluy, directrice générale. Écoliers et jeunes adhérents des centres de loisirs en sont les destinataires. Le catalogue s’est enrichi courant 2024 d’une gamme de pâte à modeler fabriquée dans l’Ondaine ; nouvelle opportunité là encore, Sodertex s’étant porté acquéreur d’une PME, Patamode, en liquidation. Cinq des 18 salariés se sont formés aux recettes élaborées à base d’eau ou de cire. Végétales, sans arachide et sans gluten. La direction, engagée dans la voie du développement durable (approvisionnement en proche import et emballages éco-responsables), fait le pari du Made in France. Autre conviction forte portée en interne : l’inclusion. Trois jeux éducatifs ont été pensés en partenariat avec l’APF France handicap : une roue des émotions en langue des signes, des cartes en braille et un bracelet routinier pour les enfants autistes. Plus que malin, carrément génial. + d’infos : loolipo.com Les produits de la marque sont accessibles au grand public via le site Amazon. C'est quoi ? De la pâte à modeler mais aussi du loisir créatif et des jeux éducatifs C'est qui ? L’entreprise Sodertex et sa marque Loolipo, 3,16 M€ de chiffre d’affaires C'est où ? À La Ricamarie Par ici les sorties Nos 10 coups de cœur Mômes en fête : festival jeunesse On fête les 0-11 ans du 15 au 26 janvier à L’Horme. Poussez en famille les portes de l’espace culturel, habillé aux couleurs du festival Tête de mioche ! Au programme : deux ateliers (philo et stop motion), une projection (Les incroyables aventures de Wallace et Gromit), une soirée pyjama (chocolat chaud et doudous à la médiathèque) et deux spectacles poétiques : Rosalune, de la compagnie Conte en ombre, et Sous la neige. Pas de flocons dans cette jolie production mais des papiers de soie par centaines ; blanc manteau dont s’extraient vagues, poissons et corps célestes. Tout est gratuit, sur réservation. Sourires assurés, parents tolérés. Du 15 au 26 janvier,, festival tête de mioche ! Espace culturel la buire, place lanet à L’Horme, Lieu-dit Prefol à Saint-Rirand, gratuit, sur réservation au 04.77.19.18.24, ville-horme.fr Fines mouches, salon de la pêche Le Salon international de la mouche artificielle investit le Parc expo de Saint-Étienne samedi 22 et dimanche 23 février. 7.000 m2 de stands et plus de 70 exposants (équipementiers, acteurs touristiques, associations et artisans) promettent de régaler les pêcheurs. Les amateurs auront tout loisir d’admirer monteurs et lanceurs de renom (ne manquez pas les démonstrations de Michel Rigault, Antonio Pozzolini et Yannick Rivière sur les aires de lancer géantes). Vous n’avez jamais testé le « fouetté » ? Profitez du week-end pour vous initier gratuitement à la gestuelle sur le stand du CPSFV (Club de pêche sportive Forez Velay), organisateur des festivités. Les 22 et 23 février, samedi de 9 à 19 h, dimanche de 9 h à 17h30, 24e salon international de la mouche artificielle, Hall B - Parc Expo Saint-Étienne, tarif : 8 € l’entrée, gratuit pour les dames et les -16 ans, sanama.fr Un amour de cabaret, Saint-Valentin Le Cabaret Élégance accueille un spectacle de magie pour la Saint-Valentin : les grandes illusions de Lè et Steffen Lauren’s. L’occasion d’apprécier, en couple, les plus célèbres tours de prestidigitation : femme coupée en deux, lévitations, disparitions, tout en dînant aux chandelles. À noter qu’il s’agit là d’une légère infidélité à la programmation habituelle : la scène appartient d’ordinaire à la revue Cabaret ; 16 danseurs s’y produisent tous les w eek-ends, couverts de strass et paillettes. Vendredi 14 février à 19h30, Cabaret élégance à Renaison, Lieu-dit Prefol à Saint-Rirand. Menu de Saint-Valentin (spectacle + magie) à 59 €, spectacle seul 43 €. cabaret-elegance.fr Une ville en chansons : comédie musicale Deux ans que tourne La matrue, il fallait qu’elle revienne. Cette comédie musicale imaginée et mise en scène par la Troupe mosaïque de Veauchette a fait le plein dans les salles ligériennes. Une dernière représentation est programmée le 1er février à la Comète. Logique, expliquent les créateurs, le propos étant tout entier dédié à Saint-Étienne. Sur scène : 60 chanteurs et danseurs amateurs entourés de quatre musiciens professionnels. Les bénéfices iront à trois associations partenaires : APF France handicap, Ass’hum et PHF (Pompiers Humanitaires Français). Samedi 1er février 15 h et 20h30, La matrue, il fallait qu’elle revienne, La Comète, 7 avenue Émile-Loubet à Saint-Étienne, 19 €, 13 € pour les moins de 12 ans, troupe-mosaique.mozellosite.com Casse-cou : événement sportif Le championnat national FSGT de cyclo-cross se tient à Perreux les 18 et 19 janvier. Le Guidon d’or costellois est à la manœuvre. Il prévoit la tenue d’une quinzaine d’épreuves incluant le passage d’obstacles qui raviront les curieux : passerelle, planches, bac à sable, escargot, sous-bois… Début des compétitions à 10 h le samedi avec les écoles de vélo, suivies des minimes, cadet(te)s et de l’américaine, épreuve en relais de deux. Le dimanche, reprise de la compétition à 9 h avec les Espoirs pour finir à 14 h 30 avec le départ des séniors. Samedi 18 et dimanche 19 janvier, Championnat national de cyclo-cross, Lycée de Chervé, Perreux, en accès libre., restauration possible sur place Vertigineux : exposition Le Musée d’art moderne et contemporain (MAMC) a rouvert ses portes à l’automne après 19 mois de travaux. Où voir l’exposition « Our Son, My Moon » du photographe Géorgien David Meskhy, réalisée en collaboration avec la FFME 42 (Fédération française de montagne et d’escalade). Sur les clichés, réalisés au printemps 2023 : les corps en mouvement des jeunes grimpeurs du club Escapilade. Une histoire de performances défiant la gravité. Jusqu’au 16 mars 2025, Our son, my moon, Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne, tarif plein : 6,50 €, 04.77.79.52.52, mamc.saint-etienne.fr Glisse nocturne : sport d’hiver Dix communes de montagne ont décroché cet hiver le label « Station de ski de randonnée ». Parmi celles-ci : Courchevel, La Clusaz, Flaine et… Chalmazel ! La petite ligérienne dispose d’un parcours permanent. Vous ne l’avez jamais testé ? Chaussez les peaux le 25 janvier aux côtés de la FFME Loire (Fédération française de montagne et d’escalade). L’association propose une initiation à la détection des victimes d’avalanche et une ascension à la frontale jusqu’au sommet de Pierre-sur-Haute. Samedi 25 janvier, Chalmarando, station de Chalmazel, ouvert à tous, sur inscription, chalmarando.fr Bulles et bibis : exposition-jeu Haddock, Lucky Luke, Mélusine… Certains héros jamais ne quittent leur chapeau. On parle BD cet hiver à l’Atelier-musée de Chazelles. Les planches de Philippe Brocard, réalisées pour le Festival de la Bulle d’Or (Brignais -2023) dialoguent avec les couvre-chefs des collections chazelloises. L’ensemble est conçu sous forme de jeu. En vitrine : une toque, une coiffe, une calote et un décor emprunté aux classiques du 9e art. Aux visiteurs de répondre aux devinettes. Succès assuré à tout âge. Jusqu’au dimanche 9 mars, Chapeaux et bd, atelier-musée du chapeau Chazelles-sur-Lyon, plein tarif : 9 €, gratuit -6 ans, ateliermuseeduchapeau.com « On y dit… » : visite Chèvres blanches, pied du diable, bois des fées... Contes et légendes demeurent vivaces du côté de Cottance. Où subsiste le souvenir des loups de Sainte-Colombe, des rats de Panissières et des belettes de Sainte-Agathe (ainsi nommait-on les habitants des bourgades). Marchez dans les traces de cet étonnant bestiaire vendredi 28 février à 14 h. Une balade guidée de 8 km est proposée dans les collines du matin. Comptez trois heures. Vendredi 28 février, visite guidée les contes et légendes de Cottance, rdv sur la place du monument aux morts, adulte : 6 €, enfant : 3 €, gratuit -6 ans, réservation obligatoire sur rendezvousenforez.com Place des Grands Hommes, retrouvailles Les élèves de la Maîtrise ligérienne ne chantent pas seulement « pour », ils chantent aussi « avec ». Il y a dix ans, rendez-vous était pris avec la chorale du collège Jean-Rostand à Saint-Chamond pour monter la pièce Grand Hôtel de Geoffroy Barthélémy. L’envie prenait alors Ludovic Pyckaert, prof de musique, de créer un chœur pérenne, Pop 119 (du nom d’une salle de répétition). Le temps a passé, les choristes ont grandi. Ils retrouvent aujourd’hui la Maîtrise de la Loire dans le cadre d’un concert amical tout à fait exceptionnel. Deux collèges -Waldeck-Rousseau à Firminy et Le Bois de la Rive à Unieux- ont été invités à travailler les textes de Thomas Gérard issus de l’album Deux mondes, création originale de Pop 119. 156 personnes se produiront le 1er février sur la scène du Firmament. Il y sera question de migration, d’amour et d’interculturalité. Samedi 1er février, concert deux mondes, Le Firmament, tarif unique : 10 €, ville-firminy.fr, loire.fr/maitrise, pop119.fr À noter que les journées portes ouvertes de la Maîtrise auront lieu samedi 15 février. Ici aussi ! Archives Les Archives départementales projettent le film Première ligne de chemin de fer Saint-Étienne-Andrézieux jeudi 20 février rue Barrouin. Une réalisation des Amis du Vieux Bouthéon. En présence de leur président Jean-Paul Bruel. 18 h. Gratuit. Robotique Le Garage404 initie les jeunes au codage et à la robotique. Deux activités accessibles dès 6 ans en stage découverte ou en activité extra-scolaire. Dès 11 ans, introduction à la conception de jeux vidéo. À Roanne et Saint-Étienne. garage404.com Sport Le tennis féminin de haut niveau a rendez-vous du 27 janvier au 2 février à Andrézieux-Bouthéon. L’Engie Open 42 retrouve la catégorie ITF WTA 75, avec une dotation globale de 60.000 dollars. 15e tournoi international, tcab42.fr Concert Ne manquez pas le concert de l’Union musicale de Saint-Chamond et du Pilorkestra (Maclas) dimanche 2 février à l’église Saint-Pierre. Les bénéfices seront reversés à l’association Main dans la main. Saint-Chamond 15h30, plein tarif : 12 €, gratuit pour les -12 ans L’agenda complet de vos sorties : loire.fr/agenda À table ! Coques en chocolat, par Julien Bayard, Mise en scène à à Montbrison Ingrédients pour 4 personnes 1 h Coques en chocolat : 120 g de chocolat noir Weiss Crumble au grué de cacao : 50 g de farine 25 g de cacao en poudre 75 g de cassonade 75 g de beurre 30 g de grué de cacao Émulsion au chocolat noir Weiss : 250 g de lait 80 g de jaune d’œuf 20 g de sucre 100 g de chocolat noir 1,5 feuille de gélatine La préparation Coques en chocolat : Faire fondre le chocolat. Badigeonner finement des moules demi-sphère Flexipan d’une première couche de chocolat et les mettre au frais pour accélérer la cristallisation. Recommencer l’opération 15 minutes après avec une deuxième couche. Laisser cristalliser à nouveau avant de démouler délicatement les coques. Trouer une demi-sphère sur le dessus à l’aide d’une douille unie chauffée. Émulsion au chocolat : Réaliser une crème anglaise puis incorporer le chocolat et la gélatine ramollie dans de l’eau froide. Réserver au frais une nuit, mettre la préparation dans un siphon et gazer deux fois puis bien agiter. Crumble au grué de cacao : Dans un batteur, mettre le beurre pommade, la cassonade et le grué. Mélanger puis incorporer la farine et le cacao en poudre. Réserver au frais. Pour la cuisson, émietter le crumble sur une plaque et cuire à 170° pendant 12 minutes. Le dressage : Déposer un peu de crumble au fond de l’assiette et disposer la première demi-sphère sur le crumble. Ajouter du crumble dans cette demi-sphère, poser par-dessus la demi-sphère trouée et la remplir avec du siphon au chocolat. Décorer avec du grué de cacao et des tuiles au cacao. L’astuce du chef : idéalement fondre le chocolat à 45°, puis descendre à 28° et remonter à 32°. Attention à ce que les moules Flexipan soient bien propres et secs. Pour les anniversaires, vous pouvez souffler de la poudre d’or ou de bronze sur votre dessert. Le portrait Ceci n’est pas un épilogue : Alexandra Charroin Spangenberg Co-gérante de la librairie de Paris à Saint-Étienne, Alexandra Charroin-Spangenberg a pris le 29 septembre la présidence du syndicat de la librairie française. Essai de biographie. La tablette de chocolat ne fera sans doute pas la journée. On dit le cacao efficace contre le stress. Alexandra Charroin lui confère tout pouvoir pour modérer son anxiété. Nouvelle présidente du Syndicat de la libraire française, la Stéphanoise s’agace de la dernière traitrise d’Amazon : jouer sur la gratuité des frais de port pour voler des recettes aux très fragiles libraires indépendants. « Un scandale », lâche cette grande brune, née Parisienne. L’histoire la fait diplômée de Sciences po. Incapable d’imaginer à 22 ans « quoi faire de sa peau », engagée par la Fnac, elle se tourne en 2005 vers le petit commerce. À Saint-Étienne d’abord, Firminy ensuite (chez Préface) puis Montbrison (où elle se voit confier la création du fonds Plein ciel- Teyssier). Avant de recevoir en 2014 la visite d’un confrère et ami, Rémi Boute. Elle pense « invitation barbecue ». Il vient lui parler business. La Librairie de Paris est à vendre ; un paquebot comme on en fait peu dans les mers de l’édition : deuxième plus grosse librairie indépendante d’Auvergne-Rhône-Alpes derrière Les Volcans de Clermont-Ferrand, 30 salariés, 5,5 millions de chiffre. Logiquement, le vertige l’assaille. Il est de courte durée ; les nuits blanches seront plus difficiles à juguler. « Parce que, confie-t-elle, dans ce genre d’opération, on fait tapis. On engage jusqu’à notre chemise ». Sans compter l’investissement en temps. Chaque année en décembre, mari et enfants (elle en a trois) font le deuil de sa présence. « J’ai leur soutien », glisse celle qui porte désormais l’avenir de la profession. 750 librairies adhèrent au Syndicat. 3 500 en dépendent. Elle croit à la force du collectif, aux vertus de la culture livresque, défend une offre diversifiée : « la garantie d’une société apaisée ». Son prêche ne date pas d’hier (elle était déjà co-présidente de l’association Chez mon libraire) mais sa voix porte aujourd’hui dans les couloirs des ministères. Aux voyages professionnels s’ajoutent réunions en visio depuis son bureau. Un lieu refuge, étonnamment chaleureux, abritant familles de cactus et dessins d’enfant. Et puis au mur, un célèbre Van Gogh. Tâches administratives, management, encaissements (« parce qu’il nous arrive de remplacer des collègues »)… On l’imagine s’écrouler le soir de retour à la maison. « Jamais sans m’être plongée dans un roman », précise la quadra. Elle en dévore 100 par an. Lui confisquer ce plaisir serait la mettre au supplice, vider d’un trait « l’eau de son bocal ». Longtemps, le mal des transports a nourri chez elle les pires frustrations. « Impossible de lire. Quel temps perdu ! J’écoute aujourd’hui des livres audio… Parfois j’entends mon mari et mon fils parler cinéma et je me dis que ma culture pèche sacrément en ce domaine mais il faut faire des choix ». Une dépendance assumée, quasi maniaque (elle a tout pouvoir au petit déj’ sur le paquet de céréales, seule source d’écrit sur la table) : « J’ai vécu 1.000 vies avec les livres et c’est toujours le cas ». Quelles furent les meilleures ? Elle grimace. « Ne me parlez pas d’île et de naufrage, il me faudrait m’échouer avec le coffre ». On insiste. Elle cite Maupassant, Zola, Dumas, London… Et de manière plus contemporaine Rowling (« C’est par le biais d’Harry Potter que j’ai mis mon mari à la lecture »), Baricco, Markley, Fermine, Hinkson, Ferdjoukh. D’un enthousiasme non feint et communicateur. « Les Stéphanoises qui lisent sont dangereuses », assure une affiche punaisée au mur. Redoutables sans doute, brillantes assurément. En 5 dates 9 mai 1980 : naissance à Clamart dans le 92. 1999 : arrivée à Saint-Étienne. Son futur époux est Ligérien. Après deux années à la Sorbonne, elle s’inscrit en fac de philosophie à Lyon puis à Sciences po. Son grand-père lui demande ce qu’elle « va foutre à Saint-Étienne ». Elle lui rétorque que les gens et les paysages sont incroyables. Elle n’a, depuis, jamais cessé de randonner en nature, avec une préférence pour le Pilat et le Crêt de la Perdrix. Août 2003 : premiers pas dans le monde de la librairie. Novembre 2016 : rachat de la Librairie de Paris, rue Michel-Rondet à Saint-Étienne. 29 septembre 2024 : élue présidente du Syndicat de la librairie française.