UNE FORMATION TOUT FEU TOUT FLAMME
Depuis 2012, l'école départementale d’incendie et de secours forme les 2 800 sapeurs-pompiers de la Loire.
9h. Rue du Chanoine Ploton à SaintÉtienne. Quinze soldats du feu du centre de secours de La Terrasse endossent leur uniforme, prêts à suivre une journée intense au centre de formation. Cet espace est complémentaire aux outils de proximité mis en place au plus près des casernes. Au programme : de nombreux exercices et divers scénarios susceptibles d’être rencontrés dans le quotidien. Divisées en neuf zones sur un plateau technique, les mises en situation leur réservent quelques surprises et une bonne dose d’adrénaline en toute sécurité. En route pour la zone « secours routier ». Une entrée d’autoroute est reconstituée… On s’y croirait presque : une victime est prise au piège de son véhicule ! Comment la désincarcérer ? Aujourd’hui, c’est la « technique de découpe » qui est enseignée aux sapeurs-pompiers. Et lors de cet exercice, rien n'est laissé au hasard. « Pour protéger les sauveteurs et éviter un sur-accident, un balisage de sécurité est indispensable », explique le commandant Stéphane Dauphin, également chef du bureau de la formation au SDIS 42. « Dans un premier temps, ils doivent protéger les lieux et avertir les automobilistes. C’est seulement dans un deuxième temps que l’intervention de secours peut avoir lieu. »
Marianne DARFEUILLE
Conseillère départementale,
présidente du Conseil d’administration
du SDIS 42
Avec plus de 48 300 interventions par an, il est indispensable d’offrir des formations de qualité aux sapeurs-pompiers. Plus que jamais sollicités l’été dernier pour les feux de forêt, tous les sapeurspompiers de la Loire continueront à bénéficier de cette initiation spécifique dans leur programme de
formation initiale.
UN PLATEAU TECHNIQUE HORS PAIR
10h. Les exercices continuent. Et les sapeurspompiers retrouvent sur ce plateau technique, drames, urgences et imprévus qu’ils côtoient chaque jour sur le terrain. « Cette école départementale d’incendie et de secours est plus vraie que nature ! Elle compte une multitude de scénarios en fonction de la formation. » Au standard, le chef d’agrès, responsable de la planification et de la gestion des activités du personnel, reçoit une demande d’intervention fictive. Il dévale les escaliers, monte dans le véhicule adapté à la situation et se rend sur la zone concernée. Cette partie « secours d’urgence à la personne » s’effectue dans « la maison froide ». Pendant que certains portent un appareil respiratoire isolant (ARI) sur le dos en traversant un long couloir sombre, d’autres empruntent les escaliers jusqu’au 4e étage, prêts à relever d’autres défis.
Aujourd’hui, un couple inquiet de ne plus entendre leur voisine a appelé le 18, un septuagénaire a fait une chute et doit être brancardé, une fuite de gaz a lieu dans la cuisine… « Cette formation est primordiale », souligne le commandant avant de préciser : « 80 % des interventions relèvent du secours à la personne. » Quant à la formation sur les feux, elle se tient en majorité dans « la maison chaude ». « On simule différents foyers d’incendies à l’aide de rampes de gaz télécommandées par un technicien et des fumées artificielles. » Et pour que les sapeurs-pompiers maintiennent leurs acquis ou se perfectionnent, d’autres formations ont lieu tout au long de l’année. Sauvetages en milieu périlleux ou en milieu aquatique, risques nucléaires, radiologiques, bactériologiques, chimiques… Prêts à sauver le monde.