[DOSSIER 1/3] Insertion : ensemble vers l'emploi
Inscrite au RSA en 2012, Chantal a 34 ans et deux enfants. Après une interruption de 18 mois, elle est sortie du dispositif l’an dernier « pour de bon ». Grâce au soutien de son référent, elle a bénéficié d’un logement social, débuté une formation et trouvé un système de garde en crèche adaptée. Un parcours qui l’a construite et renforcée. Pour Frédéric, 57 ans, c’est plus fragile. Après plusieurs mois dans la rue, il a entrepris des soins, refait ses papiers et pourrait bientôt participer à un chantier d’insertion. Quant à Maëlle, jeune diplômée de 26 ans sans réelle expérience, elle vient de trouver le Graal : un CDI à temps plein, après une reconversion comme technicien réseau informatique.
Accompagnement renforcé et référent unique
Chaque bénéficiaire du RSA a un parcours différent, mais au Département, un principe est intangible : l’accompagnement professionnel ou social renforcé, avec un référent unique pour chaque personne. En moyenne, ces agents coordonnent les parcours de 80 personnes. Après une inscription à la CAF, une étude approfondie des droits et une réunion d’information collective, les allocataires, au nombre de 17 800 dans la Loire, se voient attribuer une allocation de solidarité. Elle est de 499 euros en moyenne pour une personne seule mais son montant varie selon les situations. Elle implique un engagement du bénéficiaire, dans un parcours social, professionnel ou socio-professionnel. Le suivi social est assuré par les services du Département. Il s’agit de lever les freins et les principaux obstacles : déménager, trouver un mode de garde ou une école. Les familles monoparentales et les célibataires sont les plus nombreux. Le parcours socio-professionnel est balisé par un référent qui envisage une progression dans le cadre d’un projet global : suivre une formation qualifiante, participer à un atelier théâtral coaché par un comédien qui va simuler des entretiens d’embauche, rencontrer des entreprises lors d’un job dating, etc. Assuré par les 200 conseillers de Pôle Emploi, le parcours professionnel vise essentiellement à pourvoir les offres sur le marché local : préparation à l’entretien, CV, lettres de motivation… Dans tous les cas, la réussite se résumera à un credo martelé par Caroline, référente dans l’Ondaine : « On y croit. Et on ne lâche rien »
Accompagner les bénéficiaires du RSA
Il est important de croire en eux
Comment accompagne-t-on vers l’emploi durable des allocataires du RSA ? Entretien, avec Estelle Bayet, une des 16 conseillères emploi-insertion du département.
Comment travaillez-vous avec les autres travailleurs sociaux ?
Les référents de parcours orientent vers nous un allocataire quand les principaux freins à l'emploi sont levés, comme le logement, l’état de santé ou la garde d’enfants. C'est un véritable travail d’équipe, on se concerte beaucoup pour s'informer sur les filières ou les entreprises qui recrutent et mutualiser les candidatures.
Quelles sont vos relations a vec les entreprises ?
On travaille sur le long terme. Chaque contact, entretien ou prospection est enregistré dans une base de données dite « Remise en jeu » : c’est le coeur de notre dispositif pour les contrats aidés ou les autres recrutements. Les petites et moyennes structures sont plus accessibles et sont en demande d'accompagnement pour leurs recrutements. On appelle, on se rencontre, c’est simple.
Un projet professionnel se construit-il progressivement ?
C’est très variable, chacun est différent. Mais ce qui caractérise nos publics, c’est qu’ils ont souvent perdu confiance. C’est essentiel de leur tendre la main et de montrer qu’on y croit tous ensemble, l’entreprise, eux et le Département. La motivation est réelle mais il peut manquer certains éléments : formation, adaptation au poste... L’accompagnement est là pour proposer un parcours adapté aux besoins de la personne et de l’employeur. On a réalisé 471 recrutements l’an dernier. Sur le long terme, 75% des personnes ne reviennent pas au RSA. Avec de la confiance, on arrive à déplacer des montagnes.
Paroles d'élues
Nadia SEMACHE
Vice-présidente chargée de l’insertion et de l’emploi
Pivot de l’action sociale, le Département est chef de file de la politique d’insertion : dans la Loire, nous accompagnons globalement les personnes privées durablement d’emploi, suite à un accident de la vie. Ils se sentent exclus au début. Mais c’est dans le travail qu’ils vont retrouver l’estime de soi et la confiance. Avec le principe du référent unique qui accompagne chaque personne, les contrats aidés et les actions collectives, nous disposons d’un large panel d’actions. Il y a du travail pour tout le monde et chacun a du talent : il faut juste mobiliser les énergies
Marie-Jo PEREZ
Conseillère départementale déléguée chargée des partenariats avec les acteurs économiques
Depuis un an et demi, on a multiplié les partenariats et mobilisé les filières : les transports, la métallurgie, le bâtiment, l’hôtellerie et la restauration, le textile, le nettoyage et la propreté... Dans la Loire, les chefs d’entreprise jouent le jeu. Ils sont d’autant plus rassurés qu’il y a un vrai accompagnement des agents du Département pour préparer l’embauche, suivre l’évolution du contrat et proposer des formations. C’est un gage de réussite.