[INTERVIEW] - Autonomie et handicap : une instance de conseil au cœur des politiques

La loi associe depuis 2020 les personnes intéressées à l’élaboration des politiques publiques du handicap et de la vieillesse. C’est le rôle du CDCA* : rencontre avec ses deux vice-présidentes.

Quel est le rôle du CDCA ?

Christine Vidal. Le CDCA offre la possibilité aux professionnels, aux représentants des familles de personnes âgées ou handicapées ainsi qu’aux institutions de donner leur avis sur tout ce qui relève du handicap ou du grand âge. Nous l’animons toutes deux aux côtés du président du Département et nous le répartissons en cinq ateliers, qui sont autant de thèmes clés : droit et participation des usagers, habitat, suivi du schéma départemental, soutien des aidants, communication. Dans la Loire, on travaille ensemble et on ne fait pas de distinction entre personnes issues du monde du handicap ou de l’autonomie, contrairement à d’autres départements. Nous menons des actions concrètes, comme l’organisation de conférences et cherchons à faire évoluer les pratiques.

 

Simplifier le parcours d'une personne âgée ou handicapée.

 
Quels engagements vous motivent en particulier ?

On cherche par exemple à généraliser les Conseils de la vie sociale (CVS), une instance qui permet aux représentants des familles d’avoir droit au chapitre dans la gouvernance des maisons de retraite et des établissements. J’étais auparavant infirmière dans un hôpital local et j’ai ainsi le sentiment de continuer à défendre l’intérêt des résidents et de leurs proches. Plus les familles participent, plus elles peuvent faire avancer les choses sur l’habitat, les soins, les sorties… le quotidien en quelque sorte. Alors que les CVS sont obligatoires, ils ne sont pas présents dans toutes les maisons de retraite, ce n’est pas normal. On pourrait même envisager un inter-CVS à l’échelle du Département qui facilite le dialogue entre tous ceux qui sont concernés.

Pourquoi signez-vous au CDCA ?

Cécile Dupas. C’est la suite logique de mon engagement bénévole, puisque je m’implique depuis plus de 30 ans au service des personnes avec un handicap intellectuel. Il me paraît essentiel que les personnes n'ayant pas les mêmes chances que les autres puissent évoluer à l’école ou au travail en milieu ordinaire et exercent leurs droits, comme celui de bénéficier d’un accompagnant d'élève en situation de handicap (AESH) ou d’horaires aménagés. On se réunit deux fois par an en instance plénière et en bureau tous les deux mois environ. C’est très concret : par exemple sur l’accès à l’habitat, on cherche à simplifier le parcours d’une personne handicapée, confrontée à trop d’interlocuteurs différents. Donc on sollicite des témoignages d’acteurs et on émet ensuite des recommandations censées faciliter la vie des usagers.

Sur quoi portent vos travaux récents ?
L’habitat inclusif est un sujet qui se développe. Comment faire vivre des personnes âgées, handicapées, des familles ordinaires ou des étudiants au sein d’un même lieu ? Ces différences vont apporter à chacun des atouts déterminants. Et nous devons anticiper des changements profonds : par exemple, les personnes avec une déficience mentale vieillissent, leur espérance de vie progresse. Comment leur proposer des établissements et solutions adaptés ? À nous d’en débattre et d’y réfléchir pour avancer concrètement.

* Conseil départemental de la citoyenneté et de l’autonomie

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