[DOSSIER 2/3] Les enfants d'abord
Dans le Loire, environ 500 assistants familliaux accueillent à leur domicile des enfants placés dans le cadre de le protections de l'enfance. Plus qu'un métier, une vocation... Reportage
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Il est 17h30. Amir*, 7 ans, fait ses devoirs sous l’oeil bienveillant de Sandrine, assistante familiale. Un peu plus loin, son mari sort des crayons de couleur pour Damien et Clara, âgés de 4 et 5 ans. « Devenir assistante familiale engage toute la famille : conjoint, enfants… explique Sandrine. Leur adhésion est indispensable à l’épanouissement des enfants qui nous sont confiés ». Pour Sandrine et sa famille, tout commence il y a 6 ans. « Après avoir géré un magasin de fleurs, nous voulions nous poser et faire quelque chose d’essentiel. L’idée de devenir assistante familiale, comme ma mère et ma soeur, s’est imposée progressivement. » Elle sollicite alors le Département, qui lui accorde un agrément quelques mois plus tard, au terme d’une enquête sociale et psychologique. « Dès la fin du stage préparatoire de 60 heures, on me proposait d’accueillir un premier enfant, Clara, qui avait tout juste 7 mois à l’époque. »
Un métier méconnu
Sandrine achève ensuite sa formation obligatoire et obtient en 2022 son diplôme d’État d’assistant familial (DEAF), véritable reconnaissance pour cette profession atypique. « Il faut être disponible 7j/7, 24h/24. On doit rendre compte de l’évolution de l’enfant à travers des écrits, assurer les suivis médicaux, participer aux bilans avec le psychologue, le conduire aux visites avec sa famille… » Elle insiste cependant sur la possibilité d’être épaulé, au quotidien. « C’est un métier prenant et complexe mais on n’est pas isolé. Les éducateurs sont là pour nous aider à trouver des solutions. Je participe aussi à un groupe de parole avec d’autres assistants familiaux pour échanger sur nos difficultés et partager nos astuces ». Après Clara, Sandrine accueille Damien, puis Amir. « Le moment de la rencontre est toujours palpitant. On ressent beaucoup d’empathie pour ces enfants, qui ont eu des débuts difficiles. J’essaie de leur apporter un peu de stabilité... et beaucoup d’amour ! » Maman de coeur, l’assistante familiale veille néanmoins à ne pas remplacer les parents des enfants qui lui sont confiés. « Il faut faire preuve de respect, de tolérance, de non-jugement. » Plus qu’un métier, devenir assistant familial est une vocation pour Sandrine… et sa famille. « Ma fille de 24 ans a signé un contrat de parrainage pour assurer la prise en charge des enfants qui nous sont confiés lorsque nous nous absentons exceptionnellement. Cela évite aux enfants de subir trop de changements dans leur environnement. » La relève familiale semble assurée…
* Les prénoms des enfants ont été modifiés.
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