[INTERVIEW] Don du sang : la générosité, c'est la fidélité
En prélude à la Journée mondiale des donneurs de sang le 14 juin, rencontre avec le Dr. Alain Lefebvre, responsable de la Maison du don à Saint-Étienne.
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À quoi sert de donner encore son sang alors que les progrès médicaux semblent infinis et que l'on parle de sang de synthèse ?
Effectivement, des recherches sont en cours et nous espérons qu’elles aboutiront, mais quand ? Rien ne remplace le sang humain, c’est un liquide vivant qui irrigue, oxygène et nourrit tous les organes. Un million de personnes dépendent des produits sanguins pour vivre, soit à l’occasion d’accidents (hémorragie), soit pour des maladies. Et des milliers de patients sont dits polytransfusés, ils en ont besoin au quotidien pour vivre.
Qui sont les donneurs ? Ceux d’aujourd’hui sont-ils différents d’avant ?
Les gens sont apparemment généreux puisque 90 % se déclarent prêts à donner ! Dans la réalité, seulement 4 % donnent régulièrement : 1,8 don par an et par personne. Ce sont eux qui font vivre la filière. Pourtant, tout le monde peut donner : dès l’âge de 18 ans et jusqu’à 70 ans inclus, ça fait quand même une bonne carrière de donneur ! Et recommencer tous les deux mois : jusqu'à six fois pour les hommes et quatre fois pour les femmes. Il faut être en bonne santé mais très peu de médicaments contre-indiquent au don de sang. Ainsi, les hypertendus équilibrés sont les bienvenus.
Seulement 4 % d’entre nous donnent régulièrement.
Est-on généreux dans la Loire ?
Oui, c’est connu, la Loire est très généreuse. Elle alimente souvent les départements et les régions voisins en cas de difficulté. On constate pourtant, comme ailleurs, une baisse des dons en milieu rural. C’était auparavant notre « grenier », ceux qui nous permettaient de constituer nos réserves.
Y a-t-il de nouvelles maladies ou des problèmes récents qui nécessitent des dons ?
On sait bien respecter la compatibilité des groupes A,B,O et le rhésus, mais les globules rouges peuvent aussi présenter des caractéristiques particulières plus fréquentes dans certaines populations . C’est le problème ici des « sangs rares ». Il existe par exemple un groupe qui s’appelle « Bombay » et ne concerne qu’une personne sur un million. Toutes les personnes aux sangs rares doivent être sensibilisées et davantage donner.
Comment se déroule concrètement un don ?
C’est indolore, convivial et on est bien accueilli. Le parcours dure à peu près trois-quart d’heure, le temps de voir le médecin, d’être prélevé durant cinq à sept minutes et de prendre une légère collation. Il y a des collectes partout mais on peut venir sur site, près de la gare de Châteaucreux, même sans rendez-vous… avec le sourire.
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Maison du don
6 rue Jacques Constant Milleret
42000 Saint-Étienne