[FOCUS] Un Ligérien à l'Académie des sciences
Élu en décembre 2022 au sein de la très prestigieuse Académie des sciences, Guy Perrin s’est officiellement exprimé le 6 juin sous la coupole de l’Institut de France.
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"On ne compte que 12 sièges d’astronomes à l’Académie des sciences. Pour 1 200 elligibles. Jamais je n'aurais pu concevoir pareil honneur. J’en suis tombé de ma chaise". Le Ligérien Guy Perrin a récemment rallié la haute assemblée, élu, précise l’institution, « parmi les plus éminents spécialistes français et étrangers ».
La cérémonie d’installation, menée en juin 2023 au rythme des tambours de la Garde républicaine, a paru grandiose. « C’était beaucoup de pression, confie-t-il. Très émouvant, très solennel ». Trop pour qu’il se risque à lever les yeux de son papier. « Notre discours sous la coupole est appelé à rester… » Son propos ? Les trous noirs, objets de deux décennies de travaux.
Spécialiste des trous noirs
Au sortir de prépa au lycée Claude-Fauriel, le jeune Stéphanois ne s’imagine pas faire carrière dans la recherche. Reçu à l’École polytechnique, il pense à l’industrie spatiale. Mais les théories du très médiatique Hubert Reeves résonnent agréablement à son oreille. Il opte finalement pour l’astronomie, saute sur un sujet de thèse instrumentale.
« L’interférométrie optique était en phase de développement à l’époque et il était plus courant d’utiliser de grands télescopes pour observer de tout petits objets, explique-t-il. Mais limités à des diamètres de quelques mètres et ne résolvant que des objets proches. On savait cependant qu’en utilisant plusieurs télescopes placés à de grandes distances pour faire un interféromètre, on pourrait résoudre des objets lointains. »
Les étoiles, à force de progrès techniques et scientifiques, se rangent à son objectif. Guy Perrin se prend à rêver d’objets plus mystérieux. Les trous noirs finissent par l’occuper à plein temps, dont un en particulier, celui, central, de la Voie lactée. L’astronome de l’Observatoire de Paris a récemment permis d’en mesurer la masse et les effets de relativité générale.
© Simon Cassanas, ESO