[À VOS CÔTÉS] Et au milieu coule une rivière
L’état des rivières ligériennes fait l’objet d’un suivi depuis 2002. Le Département évalue la qualité des eaux et soutient la restauration des milieux.
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Il en a coulé de l’eau sous les ponts en 20 ans. A-t-elle gagné en qualité cette eau ? C’est ce que tente de déterminer le réseau de suivi porté par le Département. Une quarantaine de stations analytiques quadrillent le territoire (en plus de celles gérées par l'Agence de l'eau). Six fois l’an, la collectivité mandate des prestataires pour y effectuer des prélèvements. « Les investigations portent sur la température, les matières organiques, les nutriments, la présence d’invertébrés et d’algues », précise Anne-Flore Estable, chargée de mission Milieux aquatiques.
Les données issues des contrôles, financés à 50% par l’Agence de l’eau, sont transmises à la Fédération de pêche qui réalise elle-même un suivi, de même que les structures porteuses de contrats territoriaux. Agrégés, les éléments attestent de l’état global des cours d’eau. De mauvais (rouge) à très bon (bleu).
Un cap fixé par l'Europe
« Nous disposons ainsi d’un bilan annuel, explique Anne-Flore Estable. Ce dernier permet d’orienter les actions pour la restauration des milieux et d’en mesurer l’efficacité. » Il est en quelque sorte un préalable indispensable à la bonne gestion de la ressource, d’autant plus important que l’Europe a fixé un cap : atteindre le bon état écologique des rivières d’ici 2027.
De régulières embellies
Opérations d’assainissement, restauration des berges, découverture… En 20 ans, les indices ont amorcé leur bascule dans l’azur même si les choses, en certains secteurs, progressent plus lentement qu’ailleurs. « Il ne suffit pas d’effectuer de gros travaux sur une station d’épuration pour obtenir des résultats à l’aval. De nombreux facteurs interfèrent sur la qualité de l’eau : il y a les rejets des particuliers non raccordés, les émissions agricoles, les lessivages de sols imperméabilisés et les impacts propres au climat, liés à l’accroissement des températures et à l'abaissement des débits. En général, les têtes de bassin versant (c’est-à-dire les zones de montagne) sont plutôt préservées. Les eaux se détériorent en entrant dans la plaine, là où les activités humaines sont les plus marquées. »
Des progrès particulièrement importants ont été enregistrés sur le Furan longtemps affublé d’une atroce réputation au coeur du bassin Loire Bretagne. Des travaux d’assainissement ont permis de débarrasser la rivière des rejets d’eaux usées, tandis que se multipliaient les opérations de restauration et les créations de passes à poissons. Contribuant, d'après la Fédération de pêche de la Loire, à « l’évolution spectaculaire du peuplement piscicole » et à une « très nette amélioration écologique globale ».
RÉSEAU
Il existe 4200 kilomètres de cours d'eau dans la Loire.
Parole d'élu
Daniel FRÉCHET
Vice-Président chargé de l’Eau et de l’Environnement
"Le bilan permet de mieux
cibler les programmes
d’intervention.
Le Département
co-subventionne ensuite
les actions."
En chiffres
40stations d’analyse placées sous le contrôle du Département (aucune ne se trouve sur la Loire, le suivi du fleuve étant réalisé par l’Agence de l’eau)
6 280
prélèvements d’eau et 97 016 analyses physico-chimiques
réalisés par le Département ces
20 dernières années
1 million d'eurosinvesti dans la gestion du réseau de qualité en 20 ans ; des crédits sont également alloués aux projets de restauration portés par les collectivités
© Vincent Poillet