[INITIATIVE] Une maison pas comme les autres
Bienveillance et convivialité font le succès d'Un Brin de soleil, structure ouverte aux personnes âgées et handicapées dépendantes.
Retrouvez tous les articles du Loire magazine 159 - janvier-février 2024 en version audio dans la bibliothèque de podcasts. Ce contenu vous est proposé en lien avec l'association "Donne-moi tes yeux".
Le facteur a pris le temps d’avaler un petit noir, d’échanger quelques nouvelles. Il fait bon s’attarder entre les murs d’Un Brin de soleil. Une question de déco –le réconfort de la toile cirée, le moelleux présumé du canapé, le cachet du mobilier - et d’ambiance. « On se sent bien ici », confie Joëlle, venue pour déjeuner.
Une heure que Georges n’a pas bougé. Occupé à reproduire objet et paysages d’un jeu de marteau, l’euphorie le disputant à l'effort. « Nous travaillons beaucoup, en matinée, les activités cognitives », glisse Nathalie Pothonnier. Cette employée du médico social a trouvé en 2019 au Coteau un espace où donner corps à sa vision de l’accompagnement dans la dépendance.
Comme chez soi
Seniors et personnes handicapées participent en sa compagnie à la confection des repas, commentent le journal télévisé, rebattent les cartes, piquent un somme, au besoin. Crèmes et vernis garnissent les étagères de la salle de bain, douche et soins corporels étant accessibles sur demande. « Comme à la maison », commente Nathalie Pothonnier, toujours prête à solutionner un problème d’assurance ou à dégoter une auto pour la filleule d’une habituée.
Révolutionnaire, le concept a d’abord suscité la réserve. La Roannaise s’est lancée seule, sur fonds propres, seulement aidée d’Emmaüs. « Personne n’y croyait, c’était nouveau ». Le lieu a trouvé son public. D’autant plus apprécié qu’il propose un accueil à l’heure (quatre personnes maximum) là où tant d’autres n’ouvrent qu’à la journée. « Parce que toutes les familles n’ont pas les moyens. En nous confiant leur proche deux heures, certains aidants se dégagent suffisamment de temps pour se rendre chez le coiffeur », glisse celle qui travaille encore à mi-temps comme surveillante de nuit à l’Adapei.