[INTERVIEW] Les Archives de la Loire font peau neuve
Affectées par deux chantiers d’ampleur entre 2017 et 2023, les Archives départementales bénéficient désormais du confort dû aux grandes institutions. Le point avec Alain Morgat, directeur du service.
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Une première extension des archives, en 2019, avait abouti à la création de 15 km de rayonnages pour la conservation. Qu'ont permis les travaux de ces derniers mois ?
De résorber le gouffre énergétique des bâtiments d’origine, datés de 1987, et d’homogénéiser la façade. Tous nos murs présentent désormais un même revêtement en terre cuite.
Adieu les préfabriqués installés deux ans en bordure du boulevard pour accueillir agents et publics ?
Oui ! Même s'ils eurent le mérite de nous permettre de travailler. Car impossible d’effectuer des opérations de collecte, contrôle, classement à trois kilomètres de nos fonds !
Vous consacrez l’exposition de réouverture à vos métiers. Ils sont nombreux et pourtant méconnus…
Notre rôle est de préserver la mémoire départementale. Nous veillons sur un bien commun.
Collèges, hôpitaux, études notariales, services de l’ État, des communes : tous produisent une conséquente paperasse. Qui ne peut être mise à la benne sans votre accord ?
Précisément. L’élimination des archives publiques est de notre ressort. J’ai signé en 2022 pour la destruction de cinq kilomètres de documents. Nous ne conservons que 200 à 400 mètres linéaires par an.
La part des archives privées s’est-elle développée ?
Beaucoup, oui. Nous sommes contactés par des familles, des entreprises, des syndicats, pistons les sociétés en fin de vie. Notre veille est permanente. Nous travaillons actuellement avec le château de Saint-Marcel-de-Félines, détenteur de toute la mémoire des Talaru. Ce sont des bulles papales, des documents du XIIIe siècle… Les fonds sont décrits, numérisés, et mis en ligne.
La valorisation a également pris de l’ampleur dans vos missions...
Nous faisons beaucoup d’animations, d’accueil des classes… Les publics accèdent chez nous à des cours de paléographie pour les aider à déchiffrer les documents anciens ou à des ateliers de généalogie.
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