Publié le 29 janvier 2024

Crise agricole : lettre ouverte au Ministre de l'agriculture

À l'issue de la Comission permanente, les élus du Département ont adressé ce lundi 29 janvier une lettre ouverte à Monsieur Marc FESNEAU, Ministre de l’Agriculture.

Ecoutons nos campagnes, écoutons ceux qui nous font vivre


Monsieur le Ministre, le désarroi légitime de nos agriculteurs s’est mué en colère tout autant légitime.

Les panneaux de communes, retournés depuis quelques mois, pouvaient interloquer, ou prêter à sourire… Aujourd’hui, cette opération, et les blocages que nous constatons partout en France, montrent que le message n’a pas été entendu à temps.

Apte à l’effort et aux évolutions du travail, le monde agricole a continuellement fait preuve de résilience pour s’adapter aux normes toujours plus nombreuses voire contradictoires.

Aujourd’hui Monsieur le Ministre, notre modèle agricole et en particulier les agriculteurs ligériens souffrent d’une triple crise.
Une crise liée à leur revenu.
Une crise liée à la concurrence déloyale.
Une crise de considération.

En matière de revenu, l’État doit appliquer à 100% la loi EGALIM et sanctionner ceux qui ne la respectent pas. De même, l’État central comme local doivent être efficaces dans le versement des primes PAC et des aides d’urgence.

En matière de concurrence déloyale, l’État doit gagner en cohérence. Comment continuer d’importer en France ce que l’on interdit de produire dans notre pays ? « On marche sur la tête » disent nos agriculteurs. Nous pensons la même chose.

Une crise de considération enfin. En 50 ans, la France a perdu 3 millions d’agriculteurs. Certes, les exploitations d’aujourd’hui ne sont pas celles d’hier mais cette diminution en dit beaucoup sur l’état de notre pays, jusqu’alors, plus grand potager de l’Europe. Un pays, qui n’encourage pas son agriculture, qui ne peut plus assurer son indépendance alimentaire, est un pays qui va mal.

Les prévisions sont alarmantes. Sans « ceux qui nous nourrissent », qui aménagent, façonnent et entretiennent nos paysages et nos territoires, la France ne serait pas la France. Nous vous appelons à en faire davantage.

À ce titre, nous prenons, en tant que conseillers départementaux, nos responsabilités. Notre Département a toujours soutenu et accompagné le monde agricole. Politique volontariste et nullement obligatoire, nous avons consacré 4,8 millions d’euros à notre budget 2023. Ainsi, nous accompagnons une profession, les plus de 4 000 exploitations, et 10 000 emplois qui en résultent, dans son activité, son développement et sa pérennisation.

Monsieur le Ministre, écoutez cette colère qui monte, écoutez ce désespoir. Cette crise ne se règlera pas à coup de chèques en blanc. Nos agriculteurs sont fiers et travailleurs, ils n’attendent pas une obole mais de la reconnaissance et des actions concrètes.

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