[INITIATIVE] Neuf morts au Magat : ce maquis oublié du département
Il y a 80 ans, l’attaque d’un camp de Résistants dans les montagnes du matin…
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Combien savent, au passage du Magat, à Montchal, les maquisards tombés ici en 39-45 ? La Loire n’est pas, alors, connue pour ses bastions de Résistance. La guerre a bien enfanté, près d’Arthun, l’excentrique comte de Neufbourg (aux armes ensevelies dans les étangs), et quelques foyers ligériens dévoués au Général, mais rares sont les combattants à vivre retranchés en altitude.
La région de Panissières accueille un petit maquis à l'hiver 1944. En fait, des hommes venus du Rhône. Le 10 mars, ils ont franchi les limites administratives, fuyant la Gestapo. La neige les retient dans trois fermes isolées des monts. Les rus sont en crue.
Le jour n’est pas encore levé lorsque les GMR (groupes mobiles de réserve), aux ordres du préfet Boutemy, déboulent dans la zone, le 19 mars. 150 uniformes investissent le paysage. La ferme de Maury est la première attaquée. Déluge de feu. Riposte. 33 Résistants arrosent la campagne. Beaucoup parviennent à fuir en direction de Violay mais cinq demeurent sur la route, une balle dans le crâne ou le côté. Quatre, capturés, seront exécutés à Lyon, dans les fossés du fort de la Duchère.
C’est cet épisode peu glorieux de l’Histoire – des Français combattant des Français – que commémorent chaque année les habitants de Montchal et Panissières.
Une commémoration exceptionnelle
Un simple dépôt de gerbe les rassemble habituellement (ils furent des centaines en mars 1945) mais exposition et projections vidéo feront vivre samedi 23 mars (80 ans !) la mémoire de ces combats. Le Montbrisonnais Jean-Pierre Réat en a pris l’initiative. Lui qui fut le beau-fils de Marcel Chadebech, dit « commandant Carron », rescapé de la fusillade.
À savoir : Le Département organise cette année un concours d’éloquence ouvert aux élèves de 3e dans le cadre de la Journée nationale de la Résistance (27 mai). Élèves de trois collèges et d'une MFR sont invités à plancher sur le thème « Est-ce facile de résister quand on a 15 ans ? »
1 500 euros ont été versés aux établissements pour les accompagner dans leurs préparatifs et notamment la visite d’un site mémoriel. À gagner : un voyage à la prison de Montluc.