[À VOS CÔTÉS] Maisons de santé : l'union fait la force

Le Département soutient la création de Maisons de santé pluridisciplinaires, un modèle en plein boom, rapport aux nouvelles aspirations médicales.

 

Retrouvez tous les articles du Loire magazine 160 - mars-avril 2024 en version audio dans la bibliothèque de podcasts. Ce contenu vous est proposé en lien avec l'association "Donne-moi tes yeux".

Deux parcelles loties entourent à Essertines-en-Châtelneuf cabinets de généralistes, de kinés, d’infirmiers, implantés en secteur résidentiel. Le pool a son jumeau, 8 km au nord, à Saint-Bonnet-le-Courreau. Prises ensemble, ces deux entités forment la Maison de santé des Ollagnes : 14 professionnels, 2 400 patients.

40 MSP ont ainsi vu le jour ces douze dernières années dans la Loire, dont une vingtaine mises sur pied avec le soutien du Département. Les jeunes professions médicales ne jurent plus que par le modèle, récusant ce que furent les choix de vie de leurs aînés. « C’en est fini des journées à rallonge et des cabinets indépendants, observe Yves Partrat, vice président délégué à la Santé. Les jeunes préfèrent s’entourer. »

Et pour cause : heureux colocataires, ils partagent plannings, outils de gestion, analyse de la pratique et projet de santé. « La permanence des soins n’est plus un problème. En cas d’absence, un collègue prend la relève. Nous profitons de nos jours de congé de manière sereine », confie Audrey Marcoux, généraliste à Essertines, conviée à s’exprimer entre deux patients ce lundi. C’est jour de réunion pour l’équipe qui profite d’une pause casse-croûte pour discuter campagnes de vaccination, de sensibilisation et cas difficiles.

 

Notre fonctionnement ressemble à celui d'un petit hôpital, en mieux.

 

« Notre fonctionnement ressemble à celui d’un petit hôpital, en mieux », s’enthousiasment les membres assis à table. Idéal, d’autant que ces pôles s’avèrent des outils de lutte efficace contre la désertification médicale.

« Ils pèsent dans le choix d’installation des nouveaux diplômés, relève Sylvain Dardoullier, conseiller départemental en charge des MSP. La preuve : après avoir financé un grand nombre d’implantations, nous sommes désormais sollicités pour des projets d’extension ».

2,7 millions d'euros investis

2,7 millions d’euros ont été versés par le Département depuis 2018 au profit de bâtis communaux ou intercommunaux. « Nous ne finançons pas les privés, précise Sylvain Dardoullier. Notre politique s’inscrit dans le cadre de la solidarité territoriale. Les murs doivent rester propriété de la commune dix ans au moins ». Là n’est pas la seule clause à respecter. « Les projets de MSP doivent avoir obtenu l’agrément de l’Agence régionale de santé ». Façon de garantir le sérieux du projet, la juste répartition territoriale et la présence minimale de deux médecins. « À défaut de quoi, les bâtiments demeurent souvent des coquilles vides. »

Deux MSP sont actuellement en création à Saint-Just-la-Pendue et Saint-Julien Molin-Molette ; deux ont pris de l'ampleur à La Pacaudière et Feurs, une est en cours d'agrandissement à Saint-Bonnet-le Courreau. Un bourg… en pleine santé.

MSP-3    

Les professionnels de santé travaillent de manière coordonnée au sein des MSP. 

Parole d'élu

Sylvain DARDOULLIERSylvain Dardoullier  

Conseiller départemental délégué aux Maisons de santé pluridisciplinaires

"En matière de santé, le Département refuse le fatalisme. Grâce à son soutien aux MSP, nous agissons pour inciter les internes et les jeunes médecins à s’installer et vivre dans la Loire."

En chiffres

200 000 €La somme versée par le Département pour la création d’une MSP n’excède pas 200 000 € (ce plafond est abaissé à
100 000 € dans le cas d’une extension).
2Un comité de pilotage décide de l’attribution des fonds. Constitué d’élus et de techniciens, il se réunit
une à deux fois par an.
69 %Sept médecins sur 10 exercent aujourd’hui en groupe (d’après une étude nationale de la Drees, publiée en 2022). 17 % le font dans le cadre d’une MSP.

 © Hubert Genouilhac

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