[INITIATIVE] La Maîtrise de la Loire "touche le cœur des gens" en Ehpad

La Maîtrise de la Loire se produit régulièrement en Ehpad. Reportage à Saint-Galmier.

Le 6 mai 2024

  

Ce contenu vous est proposé en lien avec l'association "Donne-moi tes yeux".

On bat la pulsation ce 25 mars à l’hôpital Maurice-André. La Maîtrise de la Loire y donne un concert pour les résidents. Trois fois l’an, l’école se déplace en Ehpad (établissement d’hébergement pour les personnes âgées dépendantes). Plus qu’un exercice scénique, un moment de communion. La chauffe est partagée. Tapotements, respirations, trilles et vocalises éveillent l’assistance.

Le programme, construit avec les élèves, alterne entre compositions féminines et chant participatif. Si le Papillon d’Isabelle Aboulker et Femme, réveille-toi, d’Olympe de Gouges, captent sans peine l’attention, c’est avec le canon de Dominique Beaume, Écoutez le cœur des gens, que les octogénaires paraissent soudain s’animer. Jeunes artistes et public se répondent. « C’est très puissant pour nous qui sommes dans l’espace de scène, confie Cécile Mathevet, enseignante. Nous partageons une espèce de vibration collective, une forme de bain sonore. »

 

Regards émus

Inaya, 12 ans, s’avance pour diriger le chœur. L’adolescente tient parfaitement son rôle. « Ces représentations permettent à nos élèves de prendre un peu de recul sur leurs apprentissages, de se dire "tiens, j’ai franchi une étape". Elles constituent une belle transition avant les vrais concerts ».

L’instant n’a pas la solennité des grands spectacles : un simple rideau brique tient lieu de plateau. « Pourtant cela n’a rien d’évident, glisse Cécile Mathevet. Il n’y a pas de spots lumineux en Ehpad pour faire écran. Les 5e échangent des regards avec l’assistance. Cela fait écho à leur propre vie de famille. Il leur faut recevoir et gérer les émotions du public ». Comme celles de ce vieil homme ému aux larmes.

« Les personnes âgées n’ont pas forcément un quotidien très facile, constate Stella. Nous leur offrons un peu de notre joie ».

 

© Pierre Grasset

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