[C'EST DANS L'ACTU] Là-haut sur la montagne

Une centaine d’éleveurs pratiquent la montée en estive dans la Loire. Hautes Chaumes et Pilat accueillent les troupeaux en quête d’herbe fraîche.

  

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Leurs cloches, à l’été, tintent sous les crêts. 500 Grivettes et Noires du Velay courent le massif aux côtés de Cyril Côte. L’éleveur de La Terrasse-sur-Dorlay (L’Agneau du Pilat) a contractualisé avec une cinquantaine de propriétaires. « Nous démarrons en juin du côté de L’Oeillon où les brebis trouvent quantité de genêts en fleurs, puis nous nous déplaçons vers le crêt de la Chèvre en quête de mousse, de lichen et d’herbe tendre. » Quand vient l’automne, le troupeau, confié à la garde de deux patous, a gagné le crêt de Botte. Les brebis, bien nourries, ont pris du muscle et bon nombre de mères portent le germe de futurs agneaux. « Car la fraîcheur favorise la reproduction de nos béliers », sourit l’heureux éleveur.

Quinze professionnels investissent à son image le relief du côté de Chaussître, Salvaris et Panère. Ils sont dix fois plus nombreux dans les monts du Forez où l’on compte, l’été, 6 000 hectares de landes exploitées de manière individuelle, sous forme de coopératives ou syndicats.

estive-web (Crédit-Jean-Claude-CORBEL) 

Vaches et brebis se partagent les champs de bruyère. Rien de comparable avec les Alpes mais on encourage localement ces estives aux fonctions paysagères. « Cela nous permet de maintenir les milieux ouverts et de préserver une certaine biodiversité », indique Justine Vallet, chargée de mission pour le Parc du Pilat. « Nous accompagnons les agriculteurs sur les taux de chargement (le nombre d’animaux à l’hectare, N.D.L.R.), les périodes de pâturage, la protection des tourbières. Ils s’engagent sur des pratiques extensives. Leur manque à gagner est compensé par la PAC », détaille Elodie Perret, employé par le parc Livradois Forez. Certaines communes portent même des programmes de reconquête. Rachetant des bois pour en faire des pâturages au col du Béal ou de Baracuchet.

 

Regain d'intérêt

Jugée passéiste dans les années 80, la transhumance recouvre force et crédit avec le réchauffement climatique. À 1 400 mètres d’altitude, point d’herbe grillée par la sécheresse. « Sans compter que nos terrains de plaine nous servent pour l’hiver », glisse Cyril Côte. S’il n’existe pas, dans la Loire, de folklore traditionnel (beaucoup portent sur la question un regard pragmatique et nombre transhument en bétaillère), quelques événements se veulent festifs.

La fête du mouton revient une année sur deux à l’estive de Garnier (le 21 juillet 2024, à Saint-Bonnet-le-Courreau, conduite de chiens de troupeau, démonstration de tonte). Côté Pilat, Cyril Côte invite petits et grands à le suivre dans ses pérégrinations (le 9 juin pour la montée à l’estive – 11 km), et de juin à septembre sur le temps d’une journée. Excellente façon d’apprendre à compter les moutons.

 

© Jean-Claude-Corbel et Cyril Côte

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