[PORTRAIT D'AGENT] Défenseur des plus fragiles

Mickael Berthier veille à ce qu’aucun majeur en situation de faiblesse ne demeure en danger dans la Loire. Son titre : inspecteur de protection des adultes vulnérables.

  

Ce contenu vous est proposé en lien avec l'association "Donne-moi tes yeux".

Le dossier qui l’occupe ce jour est d’ordre financier. Un octogénaire imprudent s’est délesté de 180 000 € au profit de tiers malintentionnés. Ces derniers répondront de leurs actes devant la Justice mais l’affaire pose question. La victime était-elle bien entourée ? A-t-elle encore toutes ses facultés ? Il appartient à Mickael Berthier de s’en assurer. Son rôle : garantir, dans la Loire, la protection des adultes vulnérables.

Le champ couvert par la notion est vaste : cibles de violences, de maltraitances, marginalisés, radicalisés, surendettés… L’agent reçoit et centralise toutes sortes d’informations préoccupantes. « Cela va de choses extrêmement graves aux situations de personnes en difficulté.» Rares sont les citoyens à le saisir directement. Un voisin un peu perdu, une femme en danger… Les alertes remontent le plus souvent par le biais d’assistantes sociales ou de professionnels de santé. « Mais il existe tout de même une adresse mail générique pour me joindre. Chacun peut en l’avoir l’utilité ».

À lui d’évaluer le bien-fondé des requêtes. « La moitié finissent classées sans suite ». Confronté à des faits pénalement répréhensibles, Mickael Berthier saisit immédiatement le Procureur de la République. Il peut aussi missionner ses collègues du Département pour obtenir une évaluation sociale. C’est sur la base de ces bilans qu’il opte (ou non) pour des mesures d’accompagnement personnalisé.

 

La bienveillance, dans nos métiers, est essentielle.

 

« Le Département peut, si les demandeurs le souhaitent, gérer directement leurs ressources de type RSA (Revenu de solidarité active) ou AAH (Allocation aux adultes handicapés) ». Dans le cas contraire ? « Il m’arrive de solliciter des mises sous protection (tutelle, curatelle, N.D.L.R.). »

En poste depuis 18 mois, l’agent déclare ne pas connaître la monotonie. « Chaque situation est unique. C’est parfois troublant, toujours passionnant ». Différent de ce que furent ses années à la protection de l’enfance et dans l’action sociale (22 ans qu’il travaille pour le Département) mais fait de mêmes valeurs. « L’idée générale reste d’aider son prochain, sourit le quinqua. Cette fibre m’a toujours animé. La bienveillance, dans nos métiers, est essentielle ».

 

 

 

Le service de protection des adultes vulnérables, c'est :

2Deux agents dépendent, au Département, de l’inspecteur de protection des adultes vulnérables : une assistante administrative et un chargé de mission. « Seul, je ne parviendrais pas à tout gérer », glisse Mickael Berthier.935Le nombre d’informations préoccupantes transmises au Département en 2023. La moitié ont fini classé sans suite (du fait, notamment, d’absence de papiers d’identité sur le territoire français). 450 évaluations sociales ont été sollicitées.3L’inspecteur de protection des adultes vulnérables travaille avec les trois tribunaux de proximité de Saint-Étienne, Montbrison et Roanne.

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