[DOSSIER 1/3] Seniors : de nouvelles façons d'habiter

Il n’est pas que le domicile ou l’Ehpad où vivre à 75 ans passés. De nouvelles formes d’habitat s’organisent dans la Loire, accompagnées par le Département.

Le 2 septembre 2024

 

Ce contenu vous est proposé en lien avec l'association "Donne-moi tes yeux".

D’ici 2050, les plus de 75 ans auront doublé dans la Loire. Bien que le maintien à domicile conserve les faveurs de la majorité -comme se confirme le désamour pour les Ehpad, le scandale Orpea n’ayant pas aidé-, différentes alternatives se dessinent en matière de logement adapté. Il y a les résidences autonomie, les résidences services ou, moins connu car plus récent et plus innovant, l’habitat dit « inclusif » ou « intergénérationnel ».

L’offre, en ce domaine, vise à lutter contre l’isolement dont on sait le rôle délétère joué dans la dépendance. Alors que les Petits frères des pauvres estimaient à 530 000 le nombre de Français, âgés, en situation de mort sociale courant 2021 et à deux millions le nombre d’aînés isolés de cercles amicaux et familiaux, l’intérêt se fait grandissant pour ces modèles fondés sur l’échange et résumés en six mots : « Vivre chez soi sans être seul ».

Un million d'euros versé chaque année jusqu'en 2029

25 établissements et projets sont ainsi accompagnés dans la Loire par le Département : la garantie d’un logement indépendant -généralement situé en cœur de ville, donc proche des services- mais aussi d’un espace de rencontre, indispensable à la création de liens.

Ils portent le nom de Grain d’orge (à Saint Priest-en-Jarez), L’Escolat (Cellieu), Les jardins de Romane (Saint-Romain-le Puy), La Maison de Lulu (Belmont-de-la-Loire) ou La Fourmille (Montbrison). La collectivité s'engage à leur verser 200 000 € annuels jusqu’en 2029 (dans le cadre de l’Aide à la vie partagée) en plus des 800 000 € apportés par la CNSA (Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie).

Un réseau fédère les conventionnés. « Leurs animateurs se retrouvent à notre initiative pour échanger, annonce Laurie Gratton, responsable de la cellule coordination à la Maison Loire autonomie. Car il s’agit de nouveaux métiers, très éloignés de pratiques descendantes ». Pas de programmes plaqués d’autorité sur les tableaux des salles communes mais des actions conçues de manière à ce que chacun trouve sa place dans le collectif, et plus encore dans la société.

En chiffres

10Les résidents d'un habitat inclusif peuvent être locataires, co-locataires ou propriétaires. 90 079Le nombre de Ligériens âgés de plus de 75 ans en 2023 (dont 8,8 % hébergés en institution).276Le nombre de bénéficiaires des aides du Département dans le cadre des 25 habitats conventionnés.

Parole d'élus

Yves Partrat    

Yves Partrat
vice-président délégué aux Solidarités humaines et à la Santé

 « Sachant les évolutions démographiques à venir, l'accompagnement des seniors représente un véritable enjeu pour le Département. »

Valérie Peysselon     

Valérie Peysselon
conseillère déléguée aux Personnes âgées

 « Nous soutenons pleinement les nouvelles formes d'habitat pensées pour limiter l'isolement, facteur aggravant les risques de perte d'autonomie. »

Parole de professionnel

Le logement adapté est un secteur en pleine effervescence.P-18---Laurie-Gratton 

Laurie Gratton
Responsable de la cellule Coordination à la Maison Loire Autonomie

 

25 habitats inclusifs sont aujourd’hui conventionnés par le Département. Combien accueillent déjà des résidents ?

Une petite vingtaine. L’ADMR, l’AIMCP, Habitat et humanisme portent un grand nombre d’initiatives. Mais certaines, à Saint-Étienne ou Apinac, sont le fait d’habitants. 14 communes sont concernées.

L’offre de logements dits « adaptés » connaît une forte croissance…

C’est un secteur en pleine effervescence. Tout le monde sait l’enjeu démographique et des tas de privés investissent le marché : infirmiers, professionnels de l’immobilier, grands groupes…

Comment garantir une offre de qualité ?

Le contrôle du Département ne s’exerce que sur les établissements médico-sociaux (c’est-à-dire les Ehpad, résidences autonomie et Marpa -maison d’accueil et de résidence pour l’autonomie). S’agissant des 25 projets inclusifs, nous avons un droit de regard sur la partie animation. Nous réfléchissons en plus à la création d’une certification pour les établissements avec lesquels nous n’avons pu conventionner. Un label qui serve de caution et permette de référencer tout ce qui se fait dans la Loire.

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© Hubert Genouilhac

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