[DOSSIER 2/3] Handicap : objectif danse

En 2023, les professeurs du conservatoire François-Mazoyer ont été sensibilisés aux troubles Dys. Une classe de HandiDanse accueille par ailleurs les élèves autistes, malvoyants ou victimes de déficiences motrices. Reportage.

Publié le 4 novembre 2024

 

Ce contenu vous est proposé en lien avec l'association "Donne-moi tes yeux".

La musique s’éteint. Les bras retombent. Moment propice. Number se redresse pour quémander une caresse. Le Golden retriever a ses entrées au conservatoire François-Mazoyer. Sa présence, face aux miroirs, passe pour naturelle. On le dit capable, en sa qualité d’handi’chien, de jouer les soutiens. « C’est notre mascotte », sourit Béatrice Delforges, professeur diplômée de HandiDanse passée par le cours Florent. Ses liens avec Andrézieux-Bouthéon remontent à cinq ans.

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En 2019, elle inscrit son jeune fils au cours d’éveil à la danse. Joachim est autiste. Le conservatoire réfléchit aux questions d’inclusivité. « On nous avait doté en 2015 de locaux neufs, se rappelle Agnès Viallon, la directrice. Nous répondions à toutes les normes d’accessibilité. Les fauteuils pouvaient rentrer, les malvoyants circuler. Et puis après ? Nos professeurs étaient désarmés ».

L'arrivée de Béatrice Delforges semble providentielle. L’établissement établit une première convention avec son association, Ange-Félin. En 2022, la municipalité choisit de salarier l’enseignante, nommée référente handicap. « Il nous paraissait important d’aller au bout de la démarche », souligne Hélène Fabre, adjointe à la Culture, sensibilisée à la problématique du fait d’anciennes fonctions d’AVS (auxiliaire de vie scolaire).

Gala pour tous en fin d'année

Le cours de Béatrice mixe différents profils. Troubles moteurs, déficiences psychiques… Tous les handicaps ne sautent pas au regard. Alignés devant la glace, les élèves ne cherchent pas leur reflet. Préférant se fondre dans l’instant, le ressenti. « Ici, on laisse nos soucis à la porte, on reprend confiance, glisse Chantal. Béatrice nous renvoie le meilleur de nous-même ; cette partie connue pour demeurer quelque part mais que nous n’arrivons plus à voir ».

Stéphanie débute ce vendredi au sein du groupe. Cette mère de famille a fait la route depuis l’Ondaine ; rares sont les structures adaptées dans la Loire. Elle espère secrètement beaucoup de la séance : « Que faire avec un corps qu’on ne supporte pas, qu’on ne supporte plus ? »

Le métier d'enseignant se doit d'évoluer

 

En fauteuil lui aussi, Walter manie brillamment l’humour et le sarcasme. Il déride sans effort ses compagnons comme s’enchaînent les exercices. « On ne va jamais dans la douleur ! », rappelle Béatrice. Les mouvements sont simples mais rythmés et les élèves appliqués.

D’ici quelques semaines, ils devront se produire sur scène avec les quelque 500 élèves des classes arts, musique et danse. « Comment sinon parler d’inclusion ? », lance Agnès Viallon dont la réflexion infuse désormais tout l’arc pédagogique. En 2023, les professeurs ont été sensibilisés à la dyslexie et à la trisomie. « Car nos cursus classiques comptent plusieurs enfants Dys. Ce sont des troubles qui ne cessent d’augmenter et le métier d’enseignant se doit d’évoluer ».

 

© Noak Carrau

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