[DOSSIER 1/5] Enseignements artistiques : 48 écoles, un chef d'orchestre

Musique, danse, théâtre… Le Département soutient les pratiques artistiques dans la Loire. Il veille à la qualité des enseignements et à l’harmonisation des contenus.

Publié le 6 janvier 2025

 

 

Ce contenu vous est proposé en lien avec l'association "Donne-moi tes yeux".

Ils sont 48 à la Pacaudière, 113 à Bonson, 240 à Firminy… 11 000 dans toute la Loire. Élèves musiciens, danseurs, comédiens qu’accompagne le Département dans leur découverte des arts. Charge à l’institution de « créer, coordonner et d’animer un réseau d’enseignement ». 48 écoles composent ce maillage dont 80 % proposent l’apprentissage de la musique, discipline reine héritée des lointaines harmonies (dans le temps, chaque commune avait sa batterie fanfare).

« Plus de la moitié des établissements se trouvent sur le territoire de Saint-Étienne Métropole, note Olivier Larcade, responsable du service enseignements, création et diffusion artistiques. Cela s'explique essentiellement par des raisons démographiques. Mais il n’existe aucune zone blanche dans la Loire. Nous préservons en zone rurale de toutes petites écoles avec très peu d’élèves ».

Bien que solfège, pratiques instrumentales, tours, glissades relèvent avant tout du loisir, les leçons s’avèrent travaillées. Le modèle des grands conservatoires a fait tache d’huile. Les petites structures s’en inspirent et on se réfère aujourd’hui aux prescriptions du ministère pour penser les contenus pédagogiques. « Le niveau s’en trouve considérablement relevé, harmonisé », apprécie Olivier Larcade. Et ce d’autant que le Département pousse à la roue.

Limiter le reste à charge pour les familles

Impossible d’intégrer le réseau sans montrer patte blanche. Les gages à fournir ? Deux documents d’abord : projet d’établissement et règlement intérieur. Trois marques de sérieux ensuite : disposer d’un responsable pédagogique, employer ses professeurs en CDI (contrat à durée indéterminée) et bénéficier d’un soutien communal ou intercommunal.

Les récalcitrants sont priés de plier bagage (« Une dizaine d’écoles ont quitté le réseau ces douze dernières années »), les admis récompensés, subventions à la clef. Les sommes varient selon le nombre d’élèves et de professeurs diplômés. « Nous sommes bien soutenus », confie Lynda Devanneaux, chargée de la direction des études théâtrales au conservatoire Massenet.

Aides financières

Aménagé au troisième étage de la Comète à Saint-Étienne, son bureau fait office de tisanerie et de salle des professeurs. Les restes d’un encas vite avalé trainent sur la table basse. Le lieu respire la vie, l’enthousiasme. Dans les pièces attenantes, des centaines d’oeuvres en 4 ou 5 actes et quelques canapés pensés pour la détente. « Nos tutelles, Ville et Département, investissent massivement. C’est une chance sachant le nombre de compagnies amateurs dans la Loire et les besoins potentiels en ressources et formation ».

Les aides importent plus encore dans les écoles associatives. « Elles représentent jusqu’à 25% des budgets de fonctionnement, souligne Olivier Larcade. Cela permet d’amoindrir considérablement le reste à charge pour les familles. C’est important car la pratique demeure onéreuse. On peut l’estimer à près de 500 euros par an, sans parler de l’achat de l’instrument. »

 

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Des examens uniques en France

Tous les ans, en juin, les projecteurs se braquent sur quelque 500 apprenants qui, timides, affrontent le regard de jurys d’audition. C’est une spécificité dans la Loire, seul Département français à organiser des examens territoriaux. L’exercice vaut pour la musique mais aussi, depuis dix ans, pour la danse (« parce que la spécialité s’est beaucoup développée »).

Tout le monde, cela dit, ne s’y frotte pas.

 

Les examens ponctuent la fin d’un cycle, ils interviennent généralement entre trois et cinq années de pratique mais n’ont rien d’obligatoire. C’est un service proposé aux élèves et à leurs professeurs.

 

Envoyés, qui à la Talaudière pour la danse, qui à Saint-Étienne pour le piano… Au Pax, les tenants des musiques actuelles. C’est là, passé l’accueil couleur cerise, que batteurs, bassistes et guitaristes montent sur les planches. Le décorum -50 m2 de scène et 90 fauteuils de velours- impressionne. Les élèves n’occupent pas seuls l’espace. « Nous rémunérons des professionnels dont un chanteur pour les accompagner sur deux morceaux de leur choix », glisse Olivier Larcade. Dans le top 3 des plus joués : Back in black d’AC/DC. Les musiciens s’exécutent sans broncher.

« Nous ne cherchons pas le zéro faute, précise Antonino Reina, professeur associé. C’est l’aisance dans le jeu que nous évaluons, les regards au public, la qualité de l’interprétation. Nous n’avons qu’un conseil pour les aspirants : profiter du moment. Car pour beaucoup, il s’agit d’une première scène ». La grande classe.

 

En chiffres

125 €La somme versée par le Département pour chaque élève -enfant ou adulte- suivant un cursus musical complet (formation musicale, instrument et pratique collective). 1Le Département de la Loire est le seul en France à disposer d'une maîtrise (c'est à dire d'une école de chant) administrée par la collectivité. 1,445 M€Le budget consacré en 2024 aux établissements d'enseignements artistiques. 

Parole d'élue

Corinne Besson-Fayole     

Corinne Besson-Fayolle
Vice-présidente déléguée à la Culture

 « Notre but est de rendre la culture accessible au plus grand nombre, notamment à la jeunesse. Nous pourrions, à moyen terme, nous ouvrir à d’autres pratiques comme les arts visuels et les arts numériques. »

© Pierre Grasset, Vincent Poillet

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