[DOSSIER 3/4] Une étude alarmante et un programme d'actions à construire

Les pénuries d’eau vont se multiplier dans l’avenir. Quels risques et quels enjeux dans la Loire ? État des lieux avec Julie Faure-Laurent, chargée de mission au Département.

Publié le 26 mai 2025

 

 

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Lancée en 2022 au terme d’une historique sécheresse, l’étude HMUC (Hydrologie, Milieux, Usages, Climat) portée par le Département vient de rendre son verdict. Quelles en sont les conclusions ?

De nombreux Ligériens s’imaginent disposer de grandes nappes d’eau en sous-sol. Mais la ressource, chez nous, est essentiellement superficielle ce qui explique la présence de grands barrages : Pas-du-Riot, Gouffre d’enfer… S’il ne pleut pas, il n’y a rien à capter. Or la pluviométrie est modeste. Le fleuve constitue la colonne vertébrale du territoire. La moitié des prélèvements se font dans la Loire dont le cours pourrait être quasiment à sec aux mois d’août et septembre à l’horizon 2 100.

Les projections sont unanimes ?

Le diagnostic scientifique est partagé. L’étude nous a permis de compiler des données, d’évaluer l’état quantitatif actuel et futur de la ressource, les besoins des milieux et d’identifier les volumes potentiellement disponibles pour les différents usages. Cet outil doit maintenant servir d’aide à la décision car les périodes de tension vont se multiplier.

L’urgence, désormais, est à la rédaction d’un projet de territoire pour la gestion de l’eau (PTGE)...

Oui, il s’agit de constituer un programme d’actions volontaires sur le territoire Loire en Rhône-Alpes. Tout est à construire. L’important est de faire discuter tout le monde car il n’y aura pas de solutions miracles. Plutôt un ensemble de solutions allant de la sobriété globale à différents types d’opérations très ciblées comme la sensibilisation des scolaires, la plantation de haies, l’hydrologie régénérative... Un comité de territoire a été constitué, composé d’élus, de syndicats agricoles, d’industriels, d’acteurs touristiques. Un panel de citoyens pourrait également être formé courant 2026.

Sur le modèle des conventions pour le climat ou la fin de vie ?

Oui, avec l’objectif de faire monter tout le monde en compétences. L’idée au final est de passer d’une gestion de crise à une gestion structurelle et d’assurer le partage de la ressource sur le long terme.

 

Parole d'élu

Daniel Fréchet     

Daniel Fréchet
Vice-président délégué à l'Eau et à l'Environnement

 « L’ensemble des usagers devront se mettre autour de la table. Les discussions seront sans doute animées et la transition sera longue mais je suis assez confiant. »

© Hubert Genouilhac

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